La fusariose de la tige et la fusariose de l’épi sont causées par le champignon Gibberella zeae, le même agent pathogène responsable de la fusariose de l’épi du blé(Fusarium graminearum). Le champignon hiverne dans les débris des cultures de maïs et de blé. La fusariose de l’épi produit des mycotoxines dans le maïs, dont le déoxynivalénol (DON, aussi appelé vomitoxine).

À surveiller

La fusariose de l’épi causée par Gibberella survient lorsque Gibberella zeae l’intérieur des grains par les soies. Un climat frais et pluvieux pendant et après l’apparition des soies augmente les risques que la maladie infecte et colonise les épis.1 Les blessures causées aux épis par les oiseaux ou les insectes peuvent également créer des portes d’entrée pour la maladie.

Suite à l’infection, la moisissure se développe souvent à partir de l’extrémité et progresse vers la base de l’épi. Les épis gravement infectés semblent momifiés lorsque l’enveloppe et l’épi fusionnent. La moisissure peut être blanche, mais prend une couleur caractéristique rouge foncé ou rose (Figure 1).2

Gibberella sur l’épi.

Figure 1. Grains rosâtres, caractéristique de la moisissure causée par Gibberella sur l’épi.

La fusariose de la tige causée par Gibberella infecte les tiges après la pollinisation. L’infection se produit par les blessures aux tiges et aux racines et fait ramollir le bas des tiges et celles-ci prennent une couleur de paille avec la sénescence de la plante. L’intérieur de la tige se désintègre laissant le système vasculaire intact. L’intérieur d’une tige pourrie est rose à rouge (Figure 2). De petits corpuscules bleu-noir appelés périthèces se développent sur le bas de la tige et s’enlèvent facilement en les frottant. Les spores sont produites par temps pluvieux et peuvent être dispersées par le vent et les éclaboussures de pluie.

La fusariose de la tige causée par Gibberella

Figure 2. La fusariose de la tige causée par Gibberella infecte les tiges après la pollinisation. Alors que l’extérieur des tiges peut avoir des périthèces bleu-noir, l’intérieur est de couleur rose et le tissu se désintègre.

Les périthèces sont produits à des températures de 5°C et 30°C et à une humidité relative de 75,5 % à 100 %. Par contre, elles ne maturent pas et ne produisent pas de spores tant que les températures ne sont pas entre 20°C et 25°C, avec une humidité relative entre 85 % et 100 %.3 Les spores peuvent être dispersées par l’air ou par les éclaboussures de pluie.

Impact sur le maïs

Des scénarios favorables aux rendements élevés stimulent le développement de Gibberella; par contre des différences existent entre les produits de maïs et leur sensibilité à la maladie. La sévérité de la maladie est influencée par la période où apparaissent les soies, la météo et la pression des insectes. La sévérité de la maladie peut donc être variable d’un champ à l’autre. La qualité des tiges infectées par Gibberella est compromise et une récolte hâtive peut être nécessaire si les possibilités de verse importante sont élevées. Le test de la poussée peut aider à déterminer si les pourritures des racines menacent assez pour causer la verse et décider s’il faudra récolter le maïs plus tôt. Le test de poussée est effectué en poussant les tiges de maïs à hauteur des yeux, à un angle de 30 degrés de la verticale. Une tige échoue au test de poussée si celle-ci ne reprend pas sa position d’origine après être relâchée.4

Les teneurs de déoxynivalénol (vomitoxine ou DON) du grain peuvent diminuer la qualité de l’aliment et les prix aux élévateurs à grains. Une analyse des mycotoxines peut être utilisée pour vérifier les teneurs de DON dans le grain récolté. Les teneurs de DON devraient être de 5 ppm pour les bœufs et les bovins en parcs d’engraissement plus vieux que quatre mois. Les teneurs de DON doivent être de 1 ppm pour les porcs, les jeunes veaux et les animaux laitiers.5 Les mycotoxines se concentrent dans la poussière, les grains ratatinés plus légers et contaminés devraient être criblés pour enlever les particules fines. Si le maïs est utilisé pour l’ensilage, il est aussi conseillé d’effectuer une analyse de mycotoxines.

Options de lutte

Produit de maïs— Les chercheurs ont identifié deux types de résistance à Gibberella: la résistance des soies et la résistance des grains. La résistance des soies devrait aider à protéger le maïs contre la progression rapide de la moisissure des soies vers les grains. La résistance du grain offre une protection en empêchant la moisissure de se propager d’un grain à l’autre. 6 Les produits Bayer sont évalués pour leur tolérance à Gibberella sur une échelle de 1 à 9 (avec une cote de 1 étant une infection peu élevée et 9 étant un taux d’infection élevé). Des caractéristiques de résistance aux dommages provoqués par des animaux et des insectes sont également recherchées. Différents produits de maïs ont habituellement différentes périodes d’apparition des soies et des périodes d’apparition des soies qui coïncident avec des conditions climatiques orageuses et humides augmentent le risque d’infection.

Protection contre les insectes— La pyrale du maïs et le ver-gris occidental du haricot sont des insectes qui s’alimentent sur les grains et exposent les épis aux infections. Les traits qui protègent contre la pyrale du maïs et le ver-gris occidental du haricot doivent être sélectionnés dans les semis avec une infestation grave de fusariose de l’épi causée par Gibberella ou Fusarium.

Fongicide—Une application de fongicide peut aider à protéger les soies contre l’infection. Les applications doivent survenir entre le stade de l’apparition des soies (R1) et le stade de gonflement (R2) (les soies sont brunes). Le fongicide ProlineMD de Bayer est une option pour aider à lutter contre la fusariose de l’épi causée par Gibberella. Toujours utiliser les fongicides selon le mode d’emploi des étiquettes et certains fongicides peuvent augmenter les teneurs de toxines s'ils sont appliqués dans la mauvaise période.

Ajustements de la batteuse pour diminuer DON—Lorsque Gibberella est restreint aux extrémités de l’épi, il est possible de souffler les grains infectés plus petits et plus légers hors de la batteuse et de les laisser au champ avec les ajustements suivants :

  • Remplacer les portes du bas des élévateurs par des filtres. La porte arrière peut être complètement enlevée pour laisser les grains légers et infectés dans le champ.
  • Ajouter un filtre sur la vis de déchargement si possible.
  • Ajuster l’ouverture du contre-batteur avec le régime du rotor/cylindre à modéré.
  • Fermer la grille inférieure du séparateur (tamis) augmente l’entrée du vent, poussant plus de grains légers par les retours et derrière les tamis. Quelques grains sains peuvent passer, mais c’est acceptable pour les champs avec des concentrations de DON élevées.7

Travail des champs à l’automne—Le travail du sol à l’automne en combinaison avec le déchiquetage des débris de cultures peuvent aider à dégrader les résidus de cultures et diminuer l’inoculum.