- Pour utiliser la bonne stratégie de lutte contre les maladies du maïs, il faut d’abord les identifier correctement, en mesurer la gravité et évaluer l’étendue de la propagation de la maladie.
- Les renseignements ci-dessous peuvent aider à identifier les maladies des feuilles, de la tige et de l’épi du maïs en fin de saison, ainsi que les stratégies de lutte correspondantes.
- Bien que certaines de ces maladies foliaires puissent se manifester en début et en milieu de saison, elles apparaissent le plus souvent vers la fin de la saison, à compter de la sortie des panicules jusqu’au point noir.
Maladies foliaires fongiques de fin de saison
Rouille commune
Caractéristiques diagnostiques : La rouille commune est une maladie fongique dont le premier symptôme est l’apparition de mouchetures chlorotiques à la surface des feuilles. Ces mouchetures se transforment rapidement en pustules poudreuses de couleur rouge brique. Les pustules, ovales ou effilées, mesurent environ 3 mm de long et sont éparpillées ou groupées sur la feuille. Le tissu foliaire autour des pustules peut jaunir ou mourir, produisant des lésions de tissu mort. Lorsque les pustules vieillissent, les spores rouges virent au noir, ce qui donne aux pustules une teinte noire.
Période de dépistage : Généralement, deux semaines avant la pollinisation et pendant toute la durée du remplissage des grains. Les pustules peuvent se former lorsque le développement de la rouille commune est favorisé par une humidité élevée, des températures nocturnes de 18 à 21 °C et des températures diurnes modérées. La maladie est généralement plus grave dans le maïs de semence.
Stratégie de lutte :
Pendant la saison : La rouille commune n’a généralement que peu d’importance économique. Des fongicides sont toutefois offerts sur le marché pour combattre cette maladie. Ces fongicides sont surtout utiles pour les produits de maïs sensibles, surtout s’ils sont appliqués tôt, quand seul un petit nombre de pustules sont présentes sur les feuilles.
En dehors de la saison : Il existe divers produits de maïs présentant une excellente tolérance à la rouille commune.
Kabatiellose
Caractéristiques diagnostiques : Petites lésions (moins de ½ cm), circulaires, translucides, entourées d’une marge jaune à violette. Les lésions peuvent fusionner pour en former une plus grande. En cas d’infection grave, la feuille entière peut mourir. Les lésions sont entourées d’un halo jaune que l’on peut voir en tenant une feuille devant la lumière. Les feuilles inférieures sont généralement infectées en premier. Le développement de la kabatiellose est favorisé par un temps frais et humide.
Période de dépistage : Généralement, deux semaines avant la pollinisation et durant toute la période de remplissage des grains. Dans des conditions idéales, les pustules peuvent apparaître plus tôt, en particulier dans le maïs semé tard. L’infection avant la floraison présente le plus grand risque de perte de rendement.
Stratégie de lutte :
Pendant la saison : En général, les fongicides ne sont pas nécessaires contre cette maladie en fin de saison.
En dehors de la saison : Sélectionnez des produits de maïs présentant une excellente tolérance et utilisez la rotation des cultures.
Taches grises
Caractéristiques diagnostiques : D’origine fongique, la maladie des taches grises provoque l’apparition de petites taches nécrotiques entourées d’un halo et qui se transforment en lésions rectangulaires parallèles aux nervures des feuilles.
Période de dépistage : Généralement, deux semaines avant et deux semaines après la pollinisation. Une période d’incubation de deux semaines suit l’infection.
Stratégie de lutte :
Pendant la saison : Traitement fongicide des stades VT à R1, ou avant si les lésions apparaissent plus tôt.
En dehors de la saison : Il est important de sélectionner des produits de maïs dotés d’une bonne (ou meilleure) tolérance aux taches grises dans les champs présentant des antécédents de la maladie. La rotation des cultures peut également s’avérer efficace.
Helminthosporiose du Nord du maïs
Caractéristiques diagnostiques : L’helminthosporiose du Nord du maïs est une maladie fongique qui provoque des lésions longues (2,5 à 15 cm) et elliptiques, d’abord gris-vert, puis gris pâle ou chamois. En conditions humides, des spores gris foncé apparaissent, généralement sur la surface inférieure des feuilles, ce qui donne aux lésions un aspect grillé.
Période de dépistage : En général, deux semaines avant et deux semaines après la pollinisation.
Stratégie de lutte :
Pendant la saison : Traitement fongicide des stades VT à R1, ou avant si les lésions apparaissent plus tôt.
En dehors de la saison : Sélectionnez des produits de maïs dotés d’une bonne tolérance à l’helminthosporiose du Nord du maïs dans les champs présentant des antécédents de la maladie. La rotation des cultures peut également s’avérer efficace.
Taches septentrionales (helminthosporiose du Nord)
Caractéristiques diagnostiques : La maladies des taches septentrionales, également connue sous le nom d’helminthosporiose du Nord, affecte occasionnellement la partie inférieure du couvert végétal pendant les périodes de forte humidité et de températures modérées. On compte cinq races connues, les races 2 et 3 étant les plus courantes dans le Midwest. La race 2 est associée à la présence de taches brunes oblongues et plus ou moins rectangulaires (6 à 13 mm par 25 mm) sur les feuilles et de moisissures noires sur les grains. Quant à la race 3, elle provoque de longues lésions étroites de couleur chamois (jusqu’à 25 mm) entourées d’une marge plus sombre sur les feuilles, les gaines foliaires et les spathes.
Il existe des hybrides et des lignées autofécondées résistant à la maladie. La rotation des cultures et le travail du sol réduisent la durée de vie de l’inoculum. Des fongicides foliaires homologués contre les taches septentrionales sont disponibles sur le marché.
Période de dépistage : De l’apparition des soies jusqu’à la maturité.
Stratégie de lutte :
Pendant la saison : Il existe des produits de maïs résistant à toutes les races de l’agent responsable des taches septentrionales. Cette maladie ne constitue généralement pas un problème important pour le maïs hybride.
En dehors de la saison : Appliquez la rotation des cultures et des mesures de gestion des résidus pour réduire la quantité d’inoculum.
Rouille méridionale
Caractéristiques diagnostiques : La rouille méridionale, ou rouille américaine du maïs, est une maladie fongique qui produit des taches circulaires à ovales avec un halo vert clair à jaune. Des pustules orange à rouges se développent à la surface des feuilles. Les tempêtes qui remontent du sud peuvent être à l’origine de l’infection par la rouille méridionale. Par la suite, le temps humide favorise le développement de la maladie.
Période de dépistage : Généralement, deux semaines avant la pollinisation et durant toute la période de remplissage des grains. Dans des conditions propices, les pustules peuvent se former plus tôt, en particulier dans le cas du maïs semé tard. L’infection avant la floraison présente le plus grand risque de perte de rendement.
Stratégie de lutte :
Pendant la saison : Les fongicides foliaires peuvent être efficaces s’ils sont appliqués peu après l’apparition des premières pustules. Plusieurs applications peuvent être nécessaires dans les champs gravement infectés, bien qu’un traitement fongicide appliqué dans les deux semaines qui précèdent l’apparition du point noir ne soit probablement pas rentable. Le fongicide doit contenir un double mode d’action, y compris une strobilurine (trifloxystrobine) et un triazole (prothioconazole).
En dehors de la saison : Il est important de sélectionner des produits de maïs dotés d’une excellente tolérance à la rouille méridionale dans les secteurs présentant un risque élevé de flambée grave. Dans certaines régions, un semis hâtif raccourcit la période de risque associée au temps chaud, humide et propice aux tempêtes de juillet susceptibles de transporter le champignon depuis le sud.
Tache goudronneuse
Caractéristiques diagnostiques : La tache goudronneuse est une maladie fongique qui infecte les feuilles, les spathes et les tiges du maïs et provoque l’apparition de taches noires appelées stromas. Les lésions prennent la forme de taches dures, noires et boursouflées mesurant de 1,5 à 20 mm de diamètre qui ne s’enlèvent pas en grattant. Les conditions qui maintiennent les feuilles humides, comme la rosée et le brouillard persistants ainsi que les jours de pluie, sont susceptibles d’aggraver la maladie.
Période de dépistage : La tache goudronneuse a été observée le plus souvent au milieu ou à la fin du remplissage des grains (stades de croissance R3 à R6). Cependant, la maladie a aussi été signalée peu avant la pollinisation.
Stratégie de lutte :
Pendant la saison : Appliquez un fongicide foliaire au stade VT/R1 et poursuivez les visites de dépistage durant toute la période de remplissage des grains. Si la maladie continue de s’aggraver, envisagez un traitement fongicide supplémentaire. Bien qu’il existe une application permettant de prévoir l’évolution de la tache goudronneuse, Tarspotter, sachez qu’elle ne tient pas compte de toutes les situations, notamment des antécédents de la maladie dans le champ (si la maladie a sévi l’année précédente, le champ présente un risque plus élevé). De plus, l’application utilise des données météorologiques, mais les stations peuvent être trop éloignées pour offrir la précision nécessaire.
En dehors de la saison : Bien qu’on tente souvent de réduire la quantité de résidus au sol pour lutter contre les maladies des cultures et que cette pratique puisse contribuer à diminuer la quantité d’inoculum, les résultats obtenus avec le travail du sol contre la tache goudronneuse ont été plutôt variables. Effectuez une rotation vers d’autres cultures et évitez les produits de maïs très sensibles.
Maladies foliaires bactériennes de fin de saison
Stries bactériennes
Caractéristiques diagnostiques : Les symptômes de la maladie des stries bactériennes prennent la forme de lésions de couleur chamois, brune ou orange qui apparaissent entre les nervures des feuilles de maïs. Les lésions sont fines et mesurent moins de 25 mm à plusieurs centimètres de long. Des lésions peuvent également naître près de la nervure centrale de la feuille ou en travers du limbe. Les lésions causées par la maladie des stries bactériennes ressemblent à celles de la maladie des taches grises, mais les bords des lésions de la première sont ondulés, alors que les lésions de la seconde sont rectangulaires et ont des bords plus rectilignes. Observées en transparence, les lésions de la maladie des stries bactériennes présentent de longs halos jaunes qui s’étirent, alors que les lésions de la maladie des taches grises n’arborent aucun halo.
Période de dépistage : La maladie des stries bactériennes est apparue depuis relativement peu de temps, et les renseignements disponibles sur son dépistage et la façon de la combattre sont limités. Comme c’est le cas pour la flétrissure bactérienne, aucune mesure de lutte ne permet de maîtriser la maladie pendant la saison. La maladie est plus fréquente dans les champs en production continue de maïs, mais elle a aussi été observée dans le maïs suivant le soya, le blé et la jachère. L’incidence des stries bactériennes semble augmenter après un épisode d’irrigation par aspersion ou de précipitations par temps chaud, l’étendue de la maladie pouvant alors atteindre plus de 30 %.
Stratégie de lutte :
Pendant la saison : La maladie étant causée par une bactérie, les fongicides ne sont pas efficaces.
En dehors de la saison : Nous ne disposons présentement que de peu de renseignements à ce sujet.
Flétrissure bactérienne
Caractéristiques diagnostiques : La flétrissure bactérienne est une maladie bactérienne qui produit des lésions en forme de bandes aqueuses et luisantes le long des nervures des feuilles et dont les bords sont ondulés ou irréguliers. Des mouchetures vert foncé à noires se forment à l’intérieur des lésions striées; ce qui permet de diagnostiquer la maladie.
Période de dépistage : Les symptômes deviennent souvent plus visibles et s’aggravent après l’apparition des soies. Le développement de la maladie est favorisé par le temps chaud (27 °C). Des températures très élevées (supérieures à 35 °C) ou fraîches (inférieures à 21 °C) peuvent entraver sa progression. La flétrissure bactérienne touche principalement les feuilles qui ont été endommagées, notamment par la grêle, le sable charrié par le vent, la pluie, le vent ou une forte tempête.
Stratégie de lutte :
Pendant la saison : La maladie étant causée par une bactérie, les fongicides ne sont pas efficaces.
En dehors de la saison : Des produits de maïs résistants sont offerts sur le marché. La rotation des cultures et le travail du sol au bon moment réduisent le taux de survie de l’agent pathogène.
Maladies fongiques des tiges en fin de saison
Il arrive que le maïs soit frappé par plusieurs pourritures des tiges différentes en même temps. Procédez au dépistage des pourritures des tiges lorsque les plants sont à quelques semaines de la maturité physiologique. Visitez le champ en suivant un tracé en M ou en W et vérifiez au hasard l’intégrité de 10 à 20 tiges pour chaque superficie de 8 hectares. Utilisez le test du pincement ou de la poussée. Le test du pincement consiste à pincer la tige entre les deux entre-nœuds les plus près du sol pour voir si elle peut résister à la pression. Si la tige s’effondre, elle a échoué le test. Pour effectuer un test de poussée, inclinez les tiges à 30 degrés de la verticale (environ 20 cm) et voyez combien d’entre elles se redressent et combien versent. Si plus de 10 % des plants versent ou si leur tige cède, envisagez de récolter à un taux d’humidité plus élevé et de sécher le grain après la récolte afin d’éviter de perdre du rendement à cause de la verse.
Anthracnose
Caractéristiques diagnostiques : L’anthracnose est une pourriture des tiges très répandue, en particulier dans l’Est de la Ceinture du maïs. Les plants infectés présentent une moelle effilochée, de couleur brune à noire, et meurent prématurément. L’anthracnose entraîne également la formation d’une tache noire caractéristique sur la tige. Au début, ces zones noires se présentent sous la forme de lésions étroites et imbibées d’eau. Avec le temps, les lésions deviennent sombres et luisantes et peuvent fusionner pour former de longues stries. L’anthracnose peut également provoquer le dépérissement de la cime, c’est-à-dire la mort de la tige au-dessus de l’épi, quatre à six semaines après la pollinisation.
Stratégie de lutte :
Pendant la saison : Si plus de 10 à 15 % des tiges examinées sont atteintes de la maladie et fragilisées 40 à 60 jours après la pollinisation, la récolte doit être effectuée le plus rapidement possible.
En dehors de la saison : De nombreux hybrides présentent une résistance à l’anthracnose. Si un hybride est résistant à la pourriture de la tige, il n’est pas nécessairement résistant à la phase foliaire de la maladie. La rotation des cultures et le travail du sol réduiront la quantité d’inoculum.
Fusariose de la tige (Gibberella)
Caractéristiques diagnostiques : Les plants infectés par la fusariose de la tige présentent une moelle effilochée de couleur rose à rouge caractéristique et meurent prématurément. Comme dans le cas de l’anthracnose, des stries sombres apparaissent sur les entre-nœuds inférieurs, cependant ces stries n’ont pas un aspect luisant. Dans certains cas, des mouchetures rondes bleu-noir (périthèces) peuvent apparaître sur les nœuds inférieurs; ces structures se détachent facilement quand on gratte la surface de la tige avec l’ongle.
Stratégie de lutte :
Pendant la saison : Si plus de 10 à 15 % des tiges examinées sont atteintes de la maladie et fragilisées 40 à 60 jours après la pollinisation, la récolte doit être effectuée le plus rapidement possible.
En dehors de la saison : Réduisez la quantité d’inoculum avec une rotation de culture et un travail du sol. Cette maladie est causée par le même champignon que celui qui provoque la fusariose de l’épi dans le maïs et la fusariose de l’épi dans le blé et dans l’orge. Par conséquent, la maladie est souvent aggravée dans les rotations blé-maïs. Un degré de fertilisation modéré peut contribuer à réduire l’ampleur de la maladie.
Pourriture fusarienne de la tige (Fusarium)
Caractéristiques diagnostiques : La pourriture fusarienne de la tige est l’une des pourritures des tiges les plus courantes dans le Midwest. Les symptômes sont souvent observés autour du stade denté (R5). Les premiers symptômes apparents sont le jaunissement de la partie inférieure de la tige et des feuilles qui tournent au vert terne. Les plants infectés meurent prématurément et présentent une moelle effilochée, généralement de couleur rose blanchâtre à saumon. Des stries brunes peuvent être observées sur les entre-nœuds inférieurs. Contrairement à d’autres pourritures des tiges, cette maladie n’est pas facile à diagnostiquer sur la base des seuls symptômes.
Stratégie de lutte :
Pendant la saison : Si plus de 10 à 15 % des tiges examinées sont atteintes de la maladie et fragilisées 40 à 60 jours après la pollinisation, la récolte doit avoir lieu le plus rapidement possible.
En dehors de la saison : Certains produits de maïs sont résistants à la pourriture fusarienne de la tige. La rotation des cultures et le travail du sol sont des pratiques qui permettent de réduire la quantité d’inoculum dans un champ.
Piétin brun (Pythium)
Caractéristiques diagnostiques : Le piétin brun n’est pas une maladie courante dans le centre et l’Est de la Ceinture de maïs. L’infection apparaît plus souvent à la suite de longues périodes de temps chaud (plus de 32 °C) et humide. La fréquence de la maladie est généralement plus élevée dans les champs mal drainés. Contrairement aux autres champignons pathogènes responsables des pourritures des tiges, Pythium peut provoquer une infection à tout moment entre les stades V2 et R6. L’infection se limite généralement au premier entre-nœud directement au-dessus de la surface du sol et se traduit par une tige brune et molle. Comme avec la pourriture bactérienne de la tige, la verse est le résultat d’une torsion et non d’une rupture de la tige. Les plants infectés restent verts pendant un certain temps car les faisceaux vasculaires ne sont pas détruits.
Stratégie de lutte :
En dehors de la saison : Améliorez le drainage pour atténuer les risques.
Pourriture sèche de la tige (Diplodia)
Caractéristiques diagnostiques : Les plants touchés par la pourriture sèche peuvent prendre une couleur vert terne en raison d’une destruction de la moelle. Le tissu de la moelle du maïs infecté par Diplodia se désintègre de la même manière que dans le cas des pourritures à Gibberella et à Fusarium, mais la moelle n’est pas colorée. De petites fructifications noires en forme de bouteille (pycnides) se forment sur la tige, mais, contrairement aux périthèces de la fusariose de la tige, les pycnides ne peuvent pas être facilement enlevées. Les pycnides donnent à la tige un aspect rugueux, comme du papier de verre.
Stratégie de lutte :
Pendant la saison : Si plus de 10 à 15 % des tiges examinées sont atteintes de la maladie et fragilisées 40 à 60 jours après la pollinisation, la récolte doit être effectuée le plus rapidement possible.
En dehors de la saison : Il y a sur le marché des produits de maïs dotés d’une bonne tolérance à la pourriture sèche de la tige. Recourez à la rotation et au travail du sol pour diminuer la quantité d’inoculum.
Pourriture charbonneuse
Caractéristiques diagnostiques : La pourriture charbonneuse est plus préoccupante par temps chaud et sec, en particulier pendant la période de remplissage des grains. Le champignon provoque la désintégration de la moelle. À l’intérieur de la tige, de nombreuses petites structures noires (microsclérotes) donnent un aspect moucheté aux tissus. Des microsclérotes peuvent également être visibles sur les racines et immédiatement sous la surface de la tige.
Stratégie de lutte :
Pendant la saison : Si plus de 10 à 15 % des tiges examinées sont atteintes de la maladie et fragilisées 40 à 60 jours après la pollinisation, la récolte doit être effectuée le plus rapidement possible.
En dehors de la saison : La rotation des cultures n’est généralement pas efficace, car les microsclérotes peuvent survivre pendant plusieurs années et la liste des plantes hôtes comprend le soya, la luzerne et de nombreuses espèces de mauvaises herbes.
Maladie des racines roses
Caractéristiques diagnostiques : La maladie des racines roses est plus fréquente dans les États qui bordent l’Atlantique. Cette maladie est favorisée par les températures modérées et un milieu de production à haut rendement. Les symptômes apparaissent généralement juste avant la maturité du maïs. Le système racinaire est plus petit et présente une teinte rougeâtre ou rosâtre, et la partie inférieure de la tige prend une couleur rouge foncé à pourpre. Bien que la maladie des racines roses ressemble à la fusariose de la tige par sa couleur, elle se distingue par un rouge plus foncé et plus profond. Sous terre, la pourriture des racines peut entraîner un flétrissement qui se traduit par un feuillage vert grisâtre. Le plant meurt prématurément et la verse est fréquente dans la semaine qui suit sa mort.
Stratégie de lutte :
Pendant la saison : Si plus de 10 à 15 % des tiges examinées sont atteintes de la maladie et fragilisées 40 à 60 jours après la pollinisation, la récolte doit être effectuée le plus rapidement possible.
En dehors de la saison : La rotation en soya peut être avantageuse.
Pourriture des tiges à Physoderma
Caractéristiques diagnostiques : La pourriture des tiges ou des nœuds à Physoderma est causée par le même champignon pathogène que les taches brunes à Physoderma et ne représente généralement pas un grave soucis économique. Cependant, sa fréquence a augmenté ces dernières années. Les premiers symptômes observés sont souvent une cassure nette de la tige au niveau du premier ou du deuxième nœud ainsi qu’une coloration noire des nœuds. (Cependant, les symptômes peuvent apparaître avant la rupture de la tige, à la suite de la décoloration des nœuds par des spores de couleur noire ou rouille qui peuvent être enlevées en grattant avec l’ongle.) Des températures modérées et la présence d’eau de pluie stagnante dans le verticille augmentent le risque d’infection foliaire pouvant évoluer vers l’infection des tiges. Les plants dont les tiges sont infectées présentent rarement des signes visibles sur les feuilles et ont généralement un excellent potentiel de rendement.
Stratégie de lutte :
Pendant la saison : Si plus de 10 à 15 % des tiges examinées sont atteintes de la maladie, la récolte doit être effectuée le plus rapidement possible.
En dehors de la saison : Il existe des produits de maïs tolérants, et l’amélioration du drainage peut contribuer à réduire l’infection. La rotation des cultures et les pratiques de travail du sol peuvent réduire la quantité d’inoculum.
Maladies bactériennes des tiges en fin de saison
Pourriture bactérienne
Caractéristiques diagnostiques : Au départ, on observe une décoloration de la gaine foliaire et de la tige au niveau du nœud infecté. Au fur et à mesure que la maladie progresse, des lésions se développent sur les feuilles et les gaines. La maladie envahit la tige et finit par décomposer et pourrir les tissus complètement; à ce stade, une odeur nauséabonde peut être détectée. L’examen de l’intérieur de la tige révèle une décoloration et une pourriture molle et visqueuse qui naît généralement au niveau des nœuds. Comme la bactérie ne se propage pas facilement d’un plant à l’autre, on trouve souvent des plants malades dispersés dans le champ. La pourriture bactérienne est favorisée par des températures et une humidité relative élevées. La maladie est plus fréquente dans les champs irrigués par aspersion, en particulier lorsque la source d’eau est stagnante ou presque.
Stratégie de lutte :
Pendant la saison : Si plus de 10 à 15 % des tiges examinées sont atteintes de la maladie et fragilisées 40 à 60 jours après la pollinisation, la récolte doit être effectuée le plus rapidement possible.
En dehors de la saison : Évitez l’irrigation excessive. La rotation des cultures et le travail du sol peuvent réduire la quantité d’inoculum.
Maladies fongiques des épis
Les pourritures de l’épi diffèrent les unes des autres par le type de lésions qu’elles provoquent, et certaines produisent des mycotoxines qui peuvent être très nocives pour le bétail et l’humain. La plupart des pourritures de l’épi sont favorisées par des conditions humides entre le stade de l’apparition des soies (R1) et la récolte. Cependant, chaque type de pourriture a ses propres caractéristiques quant aux températures propices à son développement, la plupart d’entre elles étant freinées par des conditions excessivement chaudes (températures supérieures 32 °C). Il convient toutefois de noter que même si les conditions ne sont pas optimales pour le développement de la pourriture de l’épi, des mycotoxines peuvent contaminer les épis infectés.
Prélevez des échantillons dans les champs entre le stade pâteux et le point noir, avant que les plants ne commencent à se dessécher, et soyez attentifs aux épis anormaux. Généralement, les spathes des épis affectés sont partiellement ou complètement mortes (sèches et délavées) et sont souvent teintées de la couleur spécifique à la pourriture de l’épi en cause. Selon la gravité de la maladie, la feuille de l’épi peut également mourir et s’affaisser. Ces signes distinguent nettement les plants malades des plants sains. Quand vous rencontrez un plant qui présente ces symptômes, retirez les spathes et examinez l’épi suspect à la recherche des symptômes décrits ci-dessous pour chacune des pourritures de l’épi. Avant de récolter un champ, examinez au moins 10 épis en plusieurs endroits (minimum de 30 épis) afin de déterminer l’étendue éventuelle du problème.
Fusariose de l’épi (Gibberella)
Caractéristiques diagnostiques : La fusariose de l’épi causée par Gibberella provoque une décoloration rougeâtre du grain, qui commence généralement à l’extrémité de l’épi. Les spathes pourrissent et adhèrent étroitement à l’épi. L’agent pathogène est favorisé par un temps frais et humide, en particulier 2 à 3 semaines après l’apparition des soies. Plusieurs mycotoxines sont produites, notamment le déoxynivalénol et la zéaralénone.
Période de dépistage : Effectuez un dépistage avant la maturité physiologique afin d’identifier les zones touchées par les moisissures.
Stratégie de lutte :
Pendant la saison : Les zones touchées doivent être récoltées dès que possible afin d’éviter que la moisissure ne se développe davantage. Le grain récolté doit être refroidi, séché et nettoyé immédiatement après la récolte, puis stocké à l’écart du grain provenant de champs sains. Gibberella peut produire deux mycotoxines dans les grains infectés : le déoxynivalénol et la zéaralénone. Ces mycotoxines peuvent nuire à la santé de nombreux animaux monogastriques, mais les porcs y sont particulièrement sensibles. Si cette pourriture est présente, il faut supposer que les mycotoxines le sont également. Une analyse doit être réalisée pour déterminer le degré de contamination. Pour savoir comment procéder aux analyses, contactez votre conseiller en productions végétales.
En dehors de la saison : Il est recommandé de travailler le sol après une rotation en maïs. La rotation avec une culture autre que le maïs ou le blé (cet agent pathogène est responsable de la fusariose de l’épi du blé) réduira la quantité d’inoculum. Les produits de maïs sont plus ou moins résistants.
Pourriture sèche de l’épi (Diplodia)
Caractéristiques diagnostiques : Les principaux symptômes de la pourriture sèche de l’épi sont des spathes délavées, des moisissures blanches sur les grains et des épis pourris avec les spathes qui y adhèrent fortement. Des structures fongiques noires, appelées pycnides, peuvent être observées sur les grains affectés. Une infection précoce entraîne le pourrissement complet de l’épi. L’infection commence généralement à la base de l’épi, mais il n’est pas rare qu’elle s’attaque d’abord à l’extrémité ou au milieu. Plus tard dans la saison, des pycnides apparaissent sur les spathes, la rafle et les grains des épis infectés. L’infection est favorisée par un temps sec avant l’apparition des soies suivi de conditions humides à l’apparition des soies ou juste après. La période la plus sensible se situe dans les 21 premiers jours après l’apparition des soies. La pourriture sèche de l’épi est souvent associée à des dégâts causés au pédoncule par le ver de l’épi du maïs.
Période de dépistage : Examinez au moins 10 épis en plusieurs endroits (minimum de 30 épis) du champ avant de le récolter.
Stratégie de lutte :
Pendant la saison : Il est fortement recommandé de procéder à un criblage préalable, en particulier après le séchage et avant la vente ou le stockage du grain, afin d’éliminer les grains plus légers ou endommagés, les morceaux de rafle, les particules fines et les matières étrangères, car les grains se désagrègent généralement pendant la récolte et la manutention. Selon les observations, les fongicides ne permettent pas toujours de diminuer l’importance de la pourriture sèche de l’épi.
En dehors de la saison : Les pratiques culturales telles que la rotation des cultures (de préférence plus d’un an sans maïs car le champignon peut survivre à la surface du sol pendant plus d’une saison), le travail du sol et l’irrigation au moment propice réduiront la quantité d’inoculum. Les produits de maïs présentent une résistance ou une sensibilité variables à Diplodia.
Fusariose de l’épi et du grain (Fusarium)
Caractéristiques diagnostiques : La fusariose de l’épi et du grain apparaît sur des grains isolés ou en plaques sur l’épi, en particulier sur les grains endommagés par les insectes. Les grains infectés peuvent prendre une couleur chamois ou brune. Toutefois, lorsque la croissance fongique est visible sur l’épi, les grains sont blancs ou roses. Dans certains cas, les grains sont striés de blanc, ce qui leur donne un aspect étoilé.
Période de dépistage : Effectuez un dépistage quand les grains ont atteint la maturité (stade de croissance R6) pour confirmer la présence et la gravité de la maladie. Trois espèces de Fusarium sont responsables de la fusariose de l’épi et du grain, et seuls des tests en laboratoire permettent de les distinguer. Deux de ces espèces peuvent produire des fumonisines, des substances toxiques pour le bétail, en particulier pour les équidés et les porcs. Les concentrations de fumonisines sont généralement plus élevées dans les régions chaudes et dans les champs où les insectes ont causé d’importants dégâts aux épis. Les concentrations de fumonisines dans les champs affectés augmentent souvent lorsque les conditions climatiques humides et chaudes persistent jusqu’avant la récolte.
Stratégie de lutte :
Pendant la saison : En cas de pourriture ou de dégâts d’insectes importants, le champ devrait compter parmi les premiers récoltés. Les espèces de Fusarium ont besoin d’humidité pour continuer à se développer, de sorte qu’une fois que le maïs est séché à 15 %, la croissance fongique et la production de fumonisines devraient cesser. Pour savoir comment procéder aux analyses, contactez votre conseiller en productions végétales.
En dehors de la saison : Prenez des mesures pour réduire les dommages causés aux épis par les insectes, notamment par la pyrale du maïs, le ver de l’épi du maïs et le ver-gris occidental du haricot. Les produits de maïs dotés de caractères Bt contre ces ravageurs sont généralement moins touchés par la pourriture de l’épi et du grain et moins contaminés par les fumonisines.
Pourriture des grains (Aspergillus)
Caractéristiques diagnostiques : La pourriture des grains causée par Aspergillus provoque une décoloration verdâtre ou jaunâtre à chamois sur les grains et entre ceux-ci, en particulier près de l’extrémité de l’épi. Les symptômes sont plus évidents si les spathes ne couvrent pas l’extrémité de l’épi. Des aflatoxines peuvent être produites.
Période de dépistage : Examinez au moins 10 épis en plusieurs endroits (minimum de 30 épis) du champ avant de le récolter. Repérez les plants rabougris situés dans des zones plus sèches du champ (par exemple, sur les coteaux ou dans des sols légers et sableux), car ils seront les premiers à présenter les symptômes de la maladie. Examinez les épis à la recherche d’une moisissure vert olive. La moisissure est poudreuse, semblable à de la poussière et de couleur vert olive. Une partie de la moisissure peut se détacher de l’épi si l’on tire sur les spathes. Les symptômes se manifestent généralement à l’extrémité de l’épi, mais peuvent couvrir l’ensemble de l’épi, jusqu’à sa base, en cas d’infection grave.
Stratégie de lutte :
Pendant la saison : Les zones atteintes de pourriture des grains doivent être évitées pendant la récolte d’un champ. Les champs fortement infestés doivent être récoltés le plus tôt possible, et le grain doit être séché à moins de 15 % d’humidité afin d’empêcher la prolifération des moisissures et la production de mycotoxines.
En dehors de la saison : Atténuez les facteurs de stress, car les plants de maïs stressés sont plus vulnérables, et maintenez un degré de fertilisation approprié dans le champ.
Moisissure noire (Cladosporium)
Caractéristiques diagnostiques : Les grains infectés par la moisissure noire causée par Cladosporium présentent des taches ou des stries gris foncé à noir verdâtre. La décoloration apparaît initialement à la jonction des grains et du rafle. Les grains infectés peuvent être dispersés sur l’épi. Si tous les grains sont infectés, alors l’épi est sombre et extrêmement léger. Cette maladie est souvent associée à des dommages causés par des insectes, la grêle ou le gel. Le développement de la maladie est favorisé par un temps humide pendant le remplissage des grains et est plus fréquent pendant les années chaudes et sèches dans le nord de la Ceinture de maïs.
Période de dépistage : Examinez au moins 10 épis en plusieurs endroits (minimum de 30 épis) du champ avant de le récolter.
Stratégie de lutte :
Pendant la saison : Les grains doivent être séchés adéquatement avant l’entreposage. Aucune mycotoxine n’est associée à cette pourriture de l’épi.
En dehors de la saison : Utilisez des produits de maïs dotés d’une protection contre les insectes qui s’attaquent aux épis.
Moisissure bleue des grains (Penicillium)
Caractéristiques diagnostiques : La moisissure bleue des grains provoque l’apparition d’une moisissure poudreuse verte ou bleu-vert sur les grains et entre ceux-ci. L’infection prend naissance à l’extrémité de l’épi à la suite d’une blessure mécanique ou d’un dommage causé par un insecte. Les grains infectés peuvent être délavés ou striés. La présence de spores fongiques bleu-vert peut entraîner une décoloration de l’embryon si les grains infectés sont entreposés dans un lieu trop humide.
Période de dépistage : Examinez au moins 10 épis en plusieurs endroits (minimum de 30 épis) du champ avant de le récolter, en vous attardant surtout aux épis endommagés par les insectes.
Stratégie de lutte :
Pendant la saison : La moisissure bleue des grains est à craindre quand le taux d’humidité à l’intérieur du silo est élevé; c’est dans ces conditions que les spores fongiques peuvent apparaître (blue-eye, en anglais). Les grains doivent être séchés adéquatement avant l’entreposage, et, si la présence de spores bleu-vert est constatée, le grain doit être analysé pour détecter la présence de mycotoxines.
En dehors de la saison : Utilisez des produits de maïs dotés d’une protection contre les insectes qui s’attaquent aux épis.
Moisissure noire (Trichoderma)
Caractéristiques diagnostiques : Les grains infectés par la moisissure noire causée par Trichoderma sont gris foncé ou noirs, surtout à la base. Les symptômes apparaissent généralement à la base des épis, et ces derniers sont légers. La maladie est plus fréquente sur les plants ayant subi un stress.
Période de dépistage : Cette maladie n’est généralement pas préjudiciable sur le plan économique, de sorte qu’un dépistage spécifique n’est habituellement pas nécessaire.
Stratégie de lutte :
Pendant la saison : Les grains doivent être séchés adéquatement avant l’entreposage. Aucune mycotoxine n’est associée à cette pourriture de l’épi.
En dehors de la saison : Choisissez des produits de maïs présentant des tiges et des racines solides afin de réduire les effets du stress.