• Le rendement final est déterminé sur l’ensemble de la saison de croissance; cependant, la qualité du grain est souvent dépendante des conditions à la fin de la saison de croissance.
  • La date de récolte doit être dictée par l’état de la tige et de l’épi, compte tenu de l’humidité du grain.
  • Habituellement, le taux de séchage du grain après le 1er novembre est très faible et ne dépasse pas 0,5 % par jour dans la zone de production de maïs.
  • À l’approche de l’hiver, le séchage du maïs grain au champ s’interrompt presque et l’état des tiges et des épis se détériore.
  • Il est possible que le coût du séchage artificiel soit inférieur au coût que pourrait représenter la perte de temps associée à la récolte des plants versés et la perte de rendement attribuable aux épis non récoltables.

Le moment de la récolte1

C’est l’humidité du grain qui détermine l’usage de la récolte.

  • À 33-35 % d’humidité de la plante entière, la culture peut être récoltée pour l’ensilage
  • À 29-32 % d’humidité du grain, la culture peut être récoltée sous forme de maïs humide à ensiler
  • À 25-26 % d’humidité du grain, la culture est au stade idéal pour la récolte de maïs grain
  • À 20-23 % d’humidité du grain, la culture est au stade idéal pour la récolte de maïs épi
  • À moins de 20 % d’humidité du grain, les pertes au champ augmentent, mais les coûts du séchage artificiel sont moindres.

Taux de séchage du grain2

Le séchage du grain de maïs se produit de deux façons : d’une part, l’humidité du grain est graduellement remplacée par la matière sèche qui s’accumule avant la formation du point noir et, d’autre part, l’humidité restante après le point noir est perdue par évaporation à la surface du grain. Une étude de Iowa State University a porté sur quatre dates de semis et quatre produits de maïs de différente maturité relative. Les épis ont été récoltés chaque semaine de septembre à octobre. Dans cette étude, le taux moyen de séchage pour l’ensemble des dates de semis et des maturités des produits a été de 0,58 % par jour, considérant un taux de 0,69 % pour les 20 premiers jours et de 0,44 % pour les 20 jours suivants. Bien qu’aucune différence dans les taux de séchage n’ait été enregistrée entre les produits de maïs après la formation du point noir, une fourchette de 28 à 38 % d’humidité du grain a été constatée à maturité, ce qui était à prévoir avec les produits de maturité relative plus tardive. D’après ces recherches, un taux d’humidité du grain de 15,5 % pourrait être atteint en 35 jours lorsque l’humidité à maturité est supérieure à 36 % et en 25 jours lorsque l’humidité du grain est inférieure à 30 %. Les estimations tirées de cette étude sont basées sur des conditions automnales habituelles; des conditions plus chaudes ou plus froides et plus ou moins humides auront un impact sur le temps nécessaire pour atteindre 15,5 % dans le champ.

Coûts de séchage

Pour fixer le moment de la récolte du maïs, on doit tenir compte de la teneur en humidité du grain, des conditions météorologiques prévues, de la superficie à récolter et de la capacité de séchage de l’exploitation. Les dommages mécaniques infligés aux grains de maïs pendant la récolte sont généralement moindres quand le taux d’humidité du grain se situe entre 19 et 24 %3. Les producteurs doivent déterminer si les dommages ou les pertes associés au séchage naturel sont inférieurs au coût du séchage artificiel. Le point d’équilibre entre le coût total du séchage et la valeur de la perte de rendement due au séchage au champ dépend de plusieurs facteurs, dont la santé des épis et des tiges, la maturité de la culture, les prévisions météorologiques et les coûts de séchage. Un outil de décision sur le coût du séchage des grains a été mis au point à l’University of Kentucky; cet outil peut servir à déterminer le rendement de l’investissement en séchage artificiel des grains par rapport au séchage naturel. (Pour utiliser l’outil, rendez-vous à https://www.uky.edu/bae/grain-storage-systems)

Santé des épis et des tiges

Visitez les champs pour déterminer les priorités de récolte en évaluant la qualité des tiges à l’aide des tests de la pincée ou de la poussée. Le test de la pincée consiste à presser une tige entre le deuxième et le troisième entre-nœud à partir du sol; si elle s’écrase facilement, la tige risque de verser. Le test de la poussée est effectué en poussant sur une tige pour l’incliner à un angle de 45°; si elle se casse ou s’écrase, c’est qu’elle pourrait éventuellement verser. Si 10 % ou plus des tiges présentent une mauvaise qualité ou versent au niveau de la racine après l’échantillonnage dans plusieurs zones du champ, celui-ci doit être récolté plus tôt1.

Tout en vérifiant la qualité des tiges, il faut également inspecter les champs pour déterminer l’ampleur des pourritures d’épi. Si un champ présente plus de 10 % d’épis dont 10 à 20 % des grains sont infectés, il faut récolter cette parcelle dès que possible et sécher le grain jusqu’à 15 % d’humidité4, afin de stopper le développement des moisissures. Pour éviter d’endommager davantage les grains, réglez soigneusement la moissonneuse-batteuse. Si possible, nettoyez le grain à l’aide d’un tamis cylindrique pour diminuer la quantité de particules fines et ainsi réduire les concentrations de mycotoxines, qui sont plus élevées dans les particules fines que dans les grains. Il est conseillé de tester les grains présentant des problèmes évidents de moisissure pour mesurer les concentrations de mycotoxines.

 Maïs versé.
Figue 1. Maïs versé. (Image de Larry Martin; permission accordée)

Récolte du maïs versé1,5

Si la verse est un problème, envisagez les recommandations suivantes pour la récolte du maïs versé.

  • Utilisez un dispositif d’ajustement automatique de la hauteur sur votre bec cueilleur.
  • Diminuez l’angle d’inclinaison du bec cueilleur. Si le maïs a versé dans le sens du rang, accentuez l’angle d’inclinaison.
  • Synchronisez la vitesse de la chaîne ameneuse et la vitesse d’avancement.
  • Réglez l’espace entre le plateau et les barrettes de la vis sans fin transversale à 5 cm pour le maïs versé.
  • Ouvrez les plaques de débourrage en augmentant graduellement l’espace du bas vers le haut.
  • Centrez l’espace entre les plaques de débourrage au-dessus de l’espace entre les rouleaux preneurs.
  • Synchronisez les pattes de la chaîne ameneuse pour qu’elles soient opposées les unes aux autres. Fixez des palettes en métal à une patte de chaîne sur deux pour augmenter la capacité de transport de la chaîne. Tourner les chaînes ameneuses pour en augmenter l’efficacité.
  • Installez un rabatteur.
  • Retirez tout support d’extrémité ou grande rallonge sur le bec cueilleur. Retirez les épargneurs d’épis en caoutchouc.
  • Ajoutez du poids aux embouts des diviseurs en poly pour les aider à demeurer sous le couvert végétal. Meulez les extrémités des sabots d’usure des diviseurs ou fixez-y des cales pour donner davantage d’inclinaison et les aider à se maintenir sous le couvert végétal.
  • Utilisez des rouleaux preneurs avec fenêtres rotatives.
  • Commencez la récolte du côté du champ sous le vent.