Le kochia à balais (Bassia scoparia) est une mauvaise herbe à feuilles larges annuelle d’été préoccupante qui se reproduit par graines. Cette mauvaise herbe est aussi connue sous les noms « bassie à balais » et « belvédère »1. Après la maturité, la tige se rompt, et il arrive souvent que la mauvaise herbe roule dans les champs au gré du vent.

Selon les conditions de croissance et le milieu environnant (culture, friche), le kochia à balais peut devenir un robuste plant de 2 m (six pieds) ou plus de hauteur au port dressé, en présence de concurrence, ou de 1 à 1,5 m (3 à 4 pieds) au port ramifié, en l’absence de concurrence. Le kochia à balais tolère la chaleur, la sécheresse et les sols salins; par conséquent, il peut prospérer là où d’autres espèces végétales ne peuvent vivre. Sa survie dans de mauvaises conditions de croissance peut être attribuée à la profondeur et à la largeur de sa masse racinaire qui peuvent atteindre 5 m (16 pieds) et 7 m (23 pieds) ou plus, respectivement2.

Un seul plant de kochia à balais peut produire de 15 000 à plus de 25 000 graines. Les graines sont dispersées à la récolte de la culture, ainsi que par les outils de travail du sol, la faune et les plants emportés par le vent. La plupart des graines meurent en moins d’un an; toutefois, les autres peuvent demeurer viables de deux à trois ans. En raison de la germination précoce au printemps à des températures d’environ 2 à 4 °C (35 à 39 °F), les plantules de kochia à balais peuvent grossir et s’établir avant la germination d’autres mauvaises herbes. Bien que la plupart des graines germent au printemps, il n’est pas rare d’apercevoir des plantules durant toute la saison de croissance1.

Les plantules forment une petite rosette aux feuilles épaisses et vert terne; le dessous des cotylédons est généralement rose vif ou magenta (figure 1). Au fur et à mesure que la plante grandit, ses feuilles prennent une forme lancéolée et une couleur vert pâle et se couvrent de poils (figure 2). Les fleurs du kochia à balais sont discrètes et de couleur verte, et se présentent en grappes pouvant atteindre jusqu’à 5 cm (2 pouces) de long à l’extrémité des tiges et à l’aisselle des feuilles (figure 3).

Plantule de kochia à balais
Figure 1. Plantule de kochia à balais.
Feuilles lancéolées de kochia à balais
Figure 2. Feuilles lancéolées de kochia à balais. Photo gracieuseté de Steven Gower.
Plant de kochia à balais en fleur
Figure 3. Plant de kochia à balais en fleur. Photo gracieuseté de Howard F. Schwartz, Colorado State University, Bugwood.org.

Lutte

Le kochia à balais peut être difficile à combattre dans le maïs en raison de sa croissance rapide en début de saison, de l’absence ou du choix limité d’herbicides pour utilisation en postlevée dans le maïs et de la résistance acquise aux herbicides (figure 4). Les racines d’un plant de kochia à balais de 5 cm (2 pouces) de hauteur peuvent atteindre près de 15 cm (6 pouces) de profondeur et demeurer hors de portée des herbicides habituels dans les zones plus sèches où il pleut trop peu après l’application. La résistance du kochia à balais a été confirmée pour les herbicides du groupe 2 (ALS), du groupe 4 (dicamba), du groupe 5 (triazines) et du groupe 9 (glyphosate). En outre, certaines populations de kochia à balais sont résistantes à plusieurs herbicides, soit sulfonylurés et atrazine ou sulfonylurés et glyphosate3.

Plants de kochia à balais arrivant à maturité dans un champ de maïs
Figure 4. Plants de kochia à balais arrivant à maturité dans un champ de maïs.

La lutte contre le kochia à balais dans les champs destinés au maïs doit commencer tôt. Si le kochia à balais était présent dans les champs l’année dernière, il est fort probable qu’il le sera aussi cette année. Dès que la température du sol passe le point de congélation, un dépistage doit être entrepris pour identifier la germination et évaluer la densité de la population de mauvaises herbes. Le travail du sol et les herbicides de présemis sont au nombre des méthodes qui aident à maîtriser le kochia à balais en début de saison. Le glyphosate, le 2,4-D, le dicamba et l’atrazine sont des herbicides non sélectifs de présemis à considérer. Les mélanges en réservoir de deux herbicides à mode d’action différent devraient également être envisagés pour aider à combattre les individus résistants aux herbicides. Il est indispensable de lire les étiquettes des herbicides pour déterminer s’il s’agit de produits homologués pour utilisation dans la zone géographique. L’efficacité après l’application doit être confirmée pour déterminer la présence de plants de kochia à balais résistants. Le travail mécanique peut être un outil de gestion à considérer pendant la saison de croissance pour aider à détruire les échappées de traitement.

Des techniques de lutte antiparasitaire intégrée (LAI), notamment la rotation des cultures et l’utilisation d’herbicides homologués dans les cultures autres que le maïs, peuvent être utilisées pour aider à combattre le kochia à balais. La rotation en luzerne ou autres cultures fourragères qui sont fauchées durant la saison aide à empêcher le kochia à balais de produire des graines; la viabilité des graines ne dépassant pas un à deux ans, il est fort probable que la population de kochia à balais pourra être éliminée.

Une enquête sur les mauvaises herbes menée par le ministère de l’Agriculture du Manitoba révèle que la germination du kochia à balais dans un contexte de semis direct était plus faible que dans une situation de travail du sol conventionnel, avec respectivement 0,4 et 16,3 plants par mètre carré1,4. Cela peut s’expliquer par le fait que le kochia à balais germe près de la surface du sol et qu’il préfère les sols plus secs et plus chauds, donc propices au travail du sol conventionnel1. Par conséquent, le passage au semis direct peut être une option contre le kochia à balais.

La jachère peut également être une technique de LAI. Le recours à un sous-semis de mélilot avec la culture précédant une année de jachère et à une culture de couverture peut faire concurrence au kochia à balais. Les résidus de mélilot ont eu un effet de répression sur la croissance du kochia à balais quand le mélilot a été semé comme fourrage ou engrais vert sur un sol en jachère. De plus, on a constaté que le mélilot dans une jachère réduit la germination du kochia à balais de 80 % ou plus l’année suivante, comparativement aux systèmes de jachère conventionnels5.