Le mode d’action d’un herbicide est sa façon d’intervenir en général sur les tissus ou les cellules d’une plante. Les herbicides dotés du même mode d’action suivront le même processus de translocation (circulation) et produiront des symptômes (dommages) similaires. Connaître les types de mauvaises herbes cibles de chaque mode d’action, à quels stades de la culture et des mauvaises herbes les utiliser ainsi que les avantages et les inconvénients de chacun peut aider à identifier quel produit appliquer et à quel moment le faire. Comprendre le processus de translocation peut aider à déterminer les contraintes d’application, telles que la taille des gouttelettes et le volume d’eau. Comprendre l’activité dans le sol et le fonctionnement de l’herbicide peut aider à déterminer quand et pendant combien de temps les symptômes vont se manifester, à quel moment procéder au dépistage des mauvaises herbes et comment identifier les symptômes du traitement herbicide. Vous trouverez ici des descriptions générales; les détails complets pour chaque produit herbicide se trouvent sur les étiquettes respectives. Veuillez toujours lire et suivre les directives de l’étiquette.
Gestion de la résistance aux herbicides, par mode d’action
La résistance aux herbicides est un problème économique d’importance croissante. Les populations de mauvaises herbes résistantes aux herbicides continuent de gagner du terrain en raison de l’utilisation généralisée d’un nombre restreint d’herbicides. Lorsque le même herbicide est appliqué à répétition sur une zone où se trouvent des mauvaises herbes résistantes, les plants sensibles meurent, tandis que les résistants survivent et se multiplient chaque année. Au sein d’une même espèce de mauvaise herbe, il peut y avoir des populations résistantes et non résistantes (sensibles).
Le système de classification des modes d’action peut servir à comprendre et à gérer la résistance aux herbicides. Une façon de gérer la résistance aux herbicides consiste à utiliser de multiples modes d’action efficaces contre la même population de mauvaises herbes. Pour ce faire, on peut mélanger plusieurs modes d’action dans le réservoir ou les appliquer de manière séquentielle la même année. En outre, la rotation des modes d’action herbicides d’une année à l’autre offre une autre possibilité de gérer la résistance aux herbicides. Se référer aux types de mauvaises herbes cibles de chaque mode d’action peut aider à sélectionner d’autres modes d’action ayant une activité sur les mêmes mauvaises herbes. Chaque occasion d’utiliser un mode d’action herbicide différent réduit la pression de sélection découlant de l’utilisation répétée du même mode d’action sur la même population de mauvaises herbes. La résistance aux herbicides est examinée en détail pour les herbicides des groupes 1 et 2, mais des mauvaises herbes résistantes ont été observées pour chaque mode d’action herbicide; les pratiques de gestion décrites ci-dessus doivent être utilisées pour réduire la pression de sélection pour tout mode d’action herbicide.
Groupe herbicide : 1
Mode d’action : Inhibiteurs de l’acétyl CoA carboxylase (ACCase)
Types de mauvaises herbes cibles : Graminées
Systémique ou contact : Systémique
Rémanence : Peu ou pas d’activité herbicide résiduelle
Stade de la culture : Postlevée
Le stade de développement de la culture varie pour chaque herbicide et figure sur l’étiquette du produit.
Stade des mauvaises herbes : Postlevée
Varie quelque peu selon le produit, mais les herbicides du groupe 1 sont plus efficaces lorsqu’ils sont appliqués sur des mauvaises herbes jeunes et en pleine croissance.
Fonctionnement : Les herbicides du groupe 1 inhibent la première étape de l’élaboration des acides gras à longue chaîne qui sont importants pour la formation des membranes cellulaires et ils finissent par stopper toute nouvelle croissance. Les herbicides du groupe 1 agissent lentement car ils circulent dans la plante par translocation et s’accumulent dans les points de croissance (racines et pousses). La croissance cesse rapidement après l’application de l’herbicide, mais il peut s’écouler jusqu’à trois semaines avant la mort complète de la plante. Les premiers symptômes se manifestent aux points de croissance par des striures de chlorose sur les jeunes feuilles (Figure 1). Les gaines des feuilles se décomposent à l’intérieur du verticille, passant de la chlorose à la nécrose, et sont facilement arrachées lorsque le point de croissance meurt (Figure 2). L’enzyme ACCase des dicotylédones n’est pas sensible à l’herbicide et, par conséquent, les mauvaises herbes à feuilles larges ne sont pas détruites par les herbicides du groupe 1. Certaines graminées peuvent métaboliser l’herbicide plus rapidement et survivre alors que d’autres meurent. Les herbicides du groupe 1 peuvent être utilisés dans les cultures céréalières homologuées, car ces dernières sont capables de métaboliser la toxine.
Avantages : Les herbicides du groupe 1 offrent la possibilité de combattre certaines mauvaises herbes graminées dans le blé et l’orge, sans restriction de réensemencement.
À surveiller : Antagonisme, sécurité pour la culture, résistance aux herbicides
Antagonisme : Lorsqu’ils sont appliqués en même temps ou à intervalle rapproché, certains herbicides anti-dicotylédones peuvent nuire aux herbicides du groupe 1. Les herbicides de contact peuvent brûler rapidement la surface des feuilles, ce qui empêche l’absorption de l’herbicide du groupe 1. La stimulation du métabolisme provoquée par les herbicides régulateurs de croissance (groupe 4) peut permettre aux mauvaises herbes de métaboliser l’herbicide du groupe 1 avant qu’il n’atteigne des concentrations toxiques. Les herbicides du groupe 1 ne doivent être mélangés en réservoir qu’avec des partenaires approuvés.
Sécurité pour la culture : Les risques de dommages à la culture peuvent être atténués en appliquant les herbicides du groupe 1 aux stades de développement indiqués sur l’étiquette, dans de bonnes conditions de croissance et avec des partenaires de mélange approuvés.
Figure 1. Striures sur les feuilles causées par un herbicide du groupe 1.
Figure 2. Mort de la tige principale au point de croissance. Les nouvelles feuilles sont jaunes ou brunes et se séparent facilement de leur gaine.
Résistance aux herbicides : Des mesures supplémentaires devront être prévues pour les populations de mauvaises herbes résistantes aux herbicides du groupe 1. On compte trois familles d’herbicides au sein du groupe 1; cependant, lorsqu’une résistance se développe dans une population de mauvaises herbes, elle acquiert généralement une certaine résistance à toutes les familles d’herbicides du groupe 1.
Groupe herbicide : 2
Mode d’action : Inhibiteurs de l’acétolactate synthase (ALS)
Types de mauvaises herbes cibles : Spécifique pour chaque produit
Certains herbicides du groupe 2 maîtrisent principalement les mauvaises herbes à feuilles larges. D’autres maîtrisent les mauvaises herbes à feuilles larges et les graminées. Les matières actives imazamox, flucarbazone, mésosulfuron, propoxycarbazone, pyroxsulam et thiencarbazone agissent contre les mauvaises herbes graminées et à feuilles larges. Les matières actives florasulam, thifensulfuron, tribénuron et metsulfuron maîtrisent essentiellement les mauvaises herbes à feuilles larges.
Systémique ou contact :Systémique
Rémanence : Oui
Les effets résiduels varient pour chaque herbicide; certains agissent durant toute la saison, tandis que d’autres n’offrent que peu ou pas d’activité herbicide résiduelle.
Stade de la culture : Spécifique pour chaque produit
Le stade de développement de la culture varie largement; certains produits sont appliqués en présemis ou en prélevée, tandis que d’autres sont appliqués sur le feuillage, en postlevée.
Stade des mauvaises herbes : Spécifique pour chaque produit
Certains herbicides du groupe 2 sont appliqués en prélevée, tandis que d’autres s’utilisent en postlevée.
Fonctionnement : Les herbicides du groupe 2 inhibent la production d’acides aminés importants. Les plantes cessent de croître peu après l’absorption de l’herbicide et meurent lentement. Avec les herbicides appliqués au sol, les symptômes peuvent passer inaperçus parce que les mauvaises herbes visées ne lèvent tout simplement pas ou sont rabougries (figure 3). Les symptômes liés à la croissance des plantes se manifestent par des entrenœuds raccourcis et des racines rabougries et peuvent apparaître une semaine après l’application de l’herbicide. Une chlorose peut se développer au point de croissance (figure 4). Un rougissement ou une décoloration pourpre sont des symptômes à la fois chez les graminées et les dicotylédones (figure 5). Les dicotylédones peuvent également présenter un développement anormal au point de croissance.
Figure 3. Retard de croissance du blé d’hiver après l’application d’un herbicide du groupe 2 en présemis. Photo gracieuseté de P. Sikkema, Université de Guelph.
Figure 4. Chlorose de la folle avoine entre les rangs de blé après l’application d’un herbicide du groupe 2. Photo gracieuseté de Lyndsey Friesen.
Figure 5. Activité des herbicides du groupe 2 provoquant la chlorose et le rougissement des feuilles et la nécrose du point de croissance sur un plant de zigadène élégant.
Avantages : Effet résiduel de certains herbicides du groupe 2; maîtrise de mauvaises herbes graminées et de mauvaises herbes à feuilles larges par certains herbicides du groupe 2
À surveiller : Résistance aux herbicides, restrictions de réensemencement, dommages à la culture
Résistance aux herbicides : La résistance croisée, ou résistance aux herbicides de plusieurs familles chimiques possédant le même mode d’action, est courante avec les inhibiteurs de l’ALS1. La résistance peut s’acquérir facilement à la suite d’une seule substitution d’acide aminé au site cible de l’herbicide. Parce que le site cible de l’herbicide n’est pas le même que le site cible de l’enzyme inhibé, il est possible que la mauvaise herbe ne subisse aucune perte en valeur d’adaptation, ce qui permet aux plants résistants de proliférer.
Restrictions de réensemencement : Les restrictions relatives au réensemencement sont également à surveiller avec certains herbicides du groupe 2, selon la composition chimique spécifique du produit. L’activité résiduelle dans le sol de certains herbicides du groupe 2 peut limiter les possibilités de culture de rotation au cours des années suivantes. L’activité résiduelle de l’herbicide est influencée par sa composition et sa famille chimiques ainsi que par le pH, la température, l’humidité, la texture et la matière organique du sol. Certains herbicides du groupe 2 présentent une plus longue rémanence dans un sol au pH élevé, tandis que d’autres peuvent persister plus longtemps dans un sol au pH bas. Dans la plupart des cas, les conditions chaudes et humides aident à décomposer l’herbicide et à limiter les problèmes de rémanence, pourvu que les restrictions de réensemencement indiquées sur l’étiquette soient respectées. Dans un sol riche en matière organique ou argileux, les herbicides du groupe 2 risquent de se lier aux particules de sol et de ne pas être absorbés par les plantes. Dans ces conditions, il est peu probable que l’herbicide cause des dommages à la culture, mais il peut persister pendant une période prolongée et poser des difficultés si une forte pluie le remet en solution dans le sol. Dans un sol pauvre en matière organique ou à faible teneur en argile, les herbicides du groupe 2 peuvent également présenter des risques de persistance après une année sèche. Dans ces conditions, la dégradation est plus lente et moins d’herbicide est adsorbé au sol, ce qui laisse davantage d’herbicide facilement disponible pour l’absorption par les plantes après une pluie.1
Dommages à la culture : :Les risques de dommages causés à la culture l’année de l’application de l’herbicide peuvent être atténués en s’assurant d’utiliser les herbicides du groupe 2 dans des conditions favorables, c’est-à-dire quand la culture est en pleine croissance et qu’elle peut métaboliser rapidement l’herbicide.
Groupe herbicide : 3
Mode d’action : Inhibiteurs de la mitose, inhibiteurs des microtubules, inhibiteurs de la croissance des plantules2
Types de mauvaises herbes cibles : Graminées annuelles; une certaine activité contre les mauvaises herbes à feuilles larges
Systémique ou contact : Contact
Rémanence : Oui
La plupart des herbicides du groupe 3 offrent l’avantage d’une activité résiduelle durant toute la saison.
Stade de la culture : Présemis incorporé
Stade des mauvaises herbes : Prélevée
Les herbicides du groupe 3 sont inefficaces contre les mauvaises herbes déjà établies.
Fonctionnement : Les herbicides du groupe 3 sont absorbés principalement par les racines des plantules émergentes et peuvent également être absorbés par les jeunes pousses. L’herbicide agit par contact au point d’absorption (racines et pousses), où il interrompt la division cellulaire et inhibe toute nouvelle croissance. La plantule doit germer pour que l’herbicide soit efficace. Souvent, les plantules touchées n’émergent tout simplement pas. Lorsque les plantules apparaissent, la croissance des racines est réduite et les tiges peuvent être gonflées ou cassantes (figure 6).
Avantages : Activité résiduelle durant toute la saison contre les mauvaises herbes cibles
À surveiller : Application, rémanence
Application : Ces herbicides sont visés par des directives d’application spécifiques et doivent être incorporés (hersage au moins) pour empêcher la décomposition par la lumière et les pertes par volatilisation.
Rémanence : Il est important de respecter les doses pour éviter les dommages aux cultures ou la persistance dans le sol. Les doses dépendent de la teneur en matière organique et de la texture du sol.
Figure 6. La présence de racines courtes et tronquées est un symptôme de l’activité des herbicides du groupe 3. Photo gracieuseté de Rebekah D. Wallace, Université de la Géorgie, Bugwood.org
Groupe herbicide : 4
Types de mauvaises herbes cibles : Annuelles, annuelles d’hiver, dicotylédones bisannuelles; un certain effet de retard de développement (répression) ou de maîtrise chez les dicotylédones vivaces; activité limitée contre les graminées
Rémanence : Variable
Stade de la culture : Prélevée ou postlevée
Les applications de postlevée doivent viser les jeunes annuelles en pleine croissance. Les vivaces sont mieux maîtrisées par les herbicides du groupe 4 appliqués à l’automne, au stade du bouton.
Avantages : Gestion efficace des mauvaises herbes à feuilles larges dans les cultures de céréales
Restrictions de réensemencement : Risque potentiel avec certains herbicides du groupe 4, tel que le clopyralide, particulièrement durant les années de précipitations inférieures à la moyenne.
Résistance aux herbicides : Parce que ces produits sont largement utilisés, certaines mauvaises herbes ont acquis une résistance aux herbicides du groupe 4.
Figure 7. Gaillet gratteron présentant des feuilles recourbées et des tiges tordues après l’application d’un herbicide du groupe 4. Photo gracieuseté de Eric Johnson, Université de la Saskatchewan.
Mode d’action : Inhibiteurs de la photosynthèse (action rapide)
Systémique ou contact : Contact
Stade de la culture : Postlevée
Stade des mauvaises herbes : Jeunes et petites mauvaises herbes
Fonctionnement : Les herbicides du groupe 6 sont des herbicides de contact qui sont principalement absorbés par le feuillage des plantes. Ils agissent rapidement, inhibant la photosynthèse, ce qui entraîne la formation de lésions aqueuses devenant rapidement chlorotiques et provoquant la mort des mauvaises herbes dans les jours qui suivent l’application. Ces herbicides sont plus efficaces lorsqu’ils sont en contact avec le point de croissance. La croissance des mauvaises herbes à feuilles larges vivaces qui semblent brûlées et mortes après l’application de l’herbicide peut reprendre plus tard à partir des réserves racinaires.
À surveiller : Couverture, dommages à la culture
Couverture : Une couverture complète est essentielle pour le désherbage avec les herbicides du groupe 6. La taille des gouttelettes, le volume d’eau, la taille des mauvaises herbes et la densité du couvert végétal peuvent tous avoir un impact sur les résultats de désherbage. Des gouttelettes plus petites peuvent assurer une couverture plus complète, mais elles peuvent aussi être plus sujettes à la dérive des particules. Suivez les recommandations figurant sur l’étiquette pour connaître la taille appropriée des gouttelettes. Augmenter le volume de bouillie à appliquer sur les petites plantules de mauvaises herbes avant la fermeture des rangs est une pratique de gestion qui peut être utilisée pour favoriser une couverture complète avec les herbicides du groupe 6.
Dommages à la culture : L’absorption d’une grande quantité d’herbicide peut entraîner des dommages à la culture. La cuticule mince d’une culture encore jeune, par exemple, ou le passage rapide du temps frais et pluvieux à des conditions chaudes et humides peuvent être à l’origine du problème. L’application dans les deux ou trois jours suivant un stress peut également causer des dommages à la culture (figure 8).
Figure 8. Herbicide du groupe 6 appliqué dans des conditions météorologiques défavorables (gel le jour même). Photo gracieuseté de P. Sikkema, Université de Guelph.
Mode d’action : Inhibiteurs de l’EPSP synthase (5-enolpyruvylshikimate-3-phosphate)
Systémique ou contact : Systémique
Stade de la culture : Prélevée, pré-récolte ou post-récolte
Le moment idéal varie selon les mauvaises herbes. Le traitement contre les mauvaises herbes annuelles et annuelles d’hiver peut être effectué avant la levée de la culture. Une application en pré-récolte convient mieux à la gestion des mauvaises herbes vivaces comme le chardon des champs, le laiteron des champs, le chiendent et l’asclépiade. Les applications après la récolte peuvent également être utilisées pour lutter contre les mauvaises herbes.
Avantages : : Le glyphosate est un herbicide à large spectre efficace contre de nombreuses mauvaises herbes.
Calendrier d’application : Le glyphosate détruira les cultures de céréales déjà levées au moment de l’application. Appliquez avant la levée des céréales. En pré-récolte, il est important de tenir compte du stade de maturité de la culture, car une application précoce peut entraîner la présence de résidus d’herbicides inacceptables dans le grain récolté.
Résistance aux herbicides :Parce que les herbicides sont largement utilisés, certaines mauvaises herbes présentent une résistance aux herbicides du groupe 9.
Figure 9. Symptômes précoces de chlorose et de nécrose après une application de glyphosate.
Figure 10. Symptômes consécutifs à une application de glyphosate contre des mauvaises herbes graminées. Le champ prend une teinte vert terne à jaune quand la chlorose s’installe dans les mauvaises herbes.
Mode d’action : Inhibiteurs de la protoporphyrinogène oxydase (PPO)
Systémique ou contact : Contact
L’effet résiduel peut être très court ou durer plusieurs semaines.
Stade des mauvaises herbes : Spécifique pour chaque produit
Fonctionnement : Les herbicides du groupe 14 sont rapidement absorbés par le feuillage des plantes établies ou par les racines des plantes en émergence. Des radicaux d’oxygène singulet sont formés en raison de l’inhibition de la PPO. Ces radicaux d’oxygène détruisent les membranes cellulaires, ce qui entraîne une perte de chlorophylle, la nécrose et la mort des plantes. Les premiers symptômes de l’activité de l’herbicide sont l’apparition de lésions imbibées d’eau, un brunissement des tissus puis une nécrose (figure 11). Les symptômes peuvent se manifester dans les heures qui suivent l’application de l’herbicide, la mort de la plante survenant rapidement quelques jours plus tard.
La lumière est nécessaire pour activer ces herbicides. Les plantules doivent absorber l’herbicide et émerger à la surface du sol avant que l’herbicide n’agisse. L’observation d’un étranglement des tiges à la ligne de sol est un bon signe que l’herbicide a agi; les plantules de mauvaises herbes meurent peu après leur émergence.
À surveiller : Couverture, activation dans le sol, restriction de réensemencement, calendrier d’application
Couverture : Avec les herbicides foliaires, il est important que la couverture soit complète.
Activation dans le sol : Les herbicides appliqués au sol sont activés par la pluie.
Restrictions de réensemencement : Les herbicides appliqués au sol peuvent limiter les options de rotation des cultures.
Calendrier d’application : Les herbicides du groupe 14 sont des herbicides de présemis, de prélevée et de pré-récolte pour les cultures céréalières. L’application en postlevée peut causer de graves dommages à la culture (figure 12). Lisez et respectez les directives de l’étiquette pour éviter d’endommager les cultures.
Figure 11. Les lésions aqueuses sur un plant d’amarante à racine rouge sont les premiers symptômes de l’activité d’un herbicide du groupe 14. Photo gracieuseté de Eric Johnson, Université de la Saskatchewan.
Figure 12. Dommages causés par une application en postlevée d’herbicide du groupe 14 dans de petites parcelles de culture de céréales (devant). Photo gracieuseté de P. Sikkema, Université de Guelph.
Mode d’action : Inhibiteurs de la synthèse des acides gras à très longue chaîne
Les mauvaises herbes cibles sont très spécifiques à l’herbicide. Le triallate ne maîtrise que la folle avoine.
*L’herbicide peut circuler par translocation, mais cela n’est pas pertinent puisque le produit agit au site d’absorption chez les plantules de mauvaises herbes.
Stade de la culture : Présemis, présemis incorporé, prélevée
Fonctionnement :
Avantages :Effet résiduel
Activation par la pluie :Pour être correctement activés, ces herbicides nécessitent une pluie dans les 10 à 14 jours suivant l’application.
Incorporation : Les exigences en matière d’incorporation varient pour les herbicides du groupe 15.
Propriétés du sol : Le risque d’endommager la culture augmente lorsque ces herbicides sont appliqués sur des sols à texture grossière et à faible teneur en matière organique. L’information spécifique à chaque herbicide se trouve sur l’étiquette du produit. L’activité résiduelle peut diminuer avec le temps ou à la suite de l’application d’une dose insuffisante, de précipitations excessives ou de conditions chaudes et humides qui favorisent la dégradation microbienne de l’herbicide.
Calendrier d’application : Ces herbicides doivent être appliqués en présemis ou prélevée et ils ne doivent pas être utilisés en postlevée.
Figure 13. Folle avoine non traitée à gauche et traitée au triallate à droite. Photo gracieuseté de Eric Johnson, Université de la Saskatchewan.
Figure 14. Feuilles de sétaire verte déformées à la suite de l’application d’un herbicide du groupe 15. Photo gracieuseté de Eric Johnson, Université de la Saskatchewan.
Figure 15. Feuille à l’aspect chiffonnée sur un plant de tabouret des champs. Photo gracieuseté de Eric Johnson, Université de la Saskatchewan.
Mode d’action : Inhibiteurs de la p-hydroxyphényl pyruvate dioxygénase (HPPD)
Certains herbicides du groupe 27 agissent également contre certaines graminées ou dicotylédones vivaces.
Rémanence : Spécifique pour chaque produit
Stade de la culture :Spécifique pour chaque produit
Stade des mauvaises herbes : Spécifique pour chaque produit
Fonctionnement : Les herbicides du groupe 27 circulent par translocation vers les racines et les pousses, et les symptômes apparaissent d’abord à ces points de croissance. L’inhibition de l’HPPD interrompt la production de caroténoïdes, ce qui entraîne un important blanchiment du feuillage deux à trois jours après l’application de l’herbicide (figures 16, 17 et 18). La croissance des plantes est inhibée, puis elles meurent.
À surveiller :Activité résiduelle
Activité résiduelle :Après une saison marquée par des précipitations faibles, la dégradation microbienne de l’herbicide est limitée et les herbicides du groupe 27 peuvent persister dans le sol jusqu’à la prochaine saison de croissance.
Figure 16. Le blanchiment caractéristique causé par un herbicide du groupe 27 est très visible dans ces petites parcelles. Photo gracieuseté de P. Sikkema, Université de Guelph.
Figure 17. Blanchiment du point de croissance d’un plant de kochia à balais causé par un herbicide du groupe 27.
Figure 18. Blanchiment du point de croissance d’un plant de chardon des champs causé par un herbicide du groupe 27.
Sources:
1 The Canola Council of Canada. 2019. Dry conditions elevate herbicide carryover risk. Canola Watch February 8, 2019 Issue 2. https://www.canolacouncil.org/canola-watch/2019/02/08/dry-conditions-elevate-herbicide-carryover-risk/
2 Powles, S.B., Yu, Q. 2010. Evolution in action: Plants resistant to herbicides. Annual Review of Plant Biology Vol. 61: 317-347. DOI 10.1146
Sikkema, P., Robinson D., Johnson, E. 2021. Weed science short course. University of Guelph.
Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario. 2009. Classes de modes d’action des herbicides. Fiche technique ISSN 1198-7138. . http://www.omafra.gov.on.ca/french/crops/facts/00-062.htm
Manitoba Agriculture and Resource Development. 2020. Guide to crop protection 2020.
Herbicide Resistance Action Committee. 2021. HRAC Mode of Action Classification 2021. www.hracglobal.com
Énoncés légaux
La performance peut varier d’un endroit à l’autre et d’une année à l’autre, compte tenu des variations locales dans les conditions de croissance, de sol et de climat. Si possible, les producteurs devraient évaluer les résultats de plusieurs sites et années et devraient tenir compte des conséquences de ces conditions sur leurs champs.
Mélanges en réservoir: L’utilisateur doit avoir en sa possession les étiquettes correspondant à chacun des produits, au moment de l’application. Respecter le mode d’emploi correspondant, incluant les taux d’application, les précautions et les restrictions de chaque produit utilisé dans le mélange en réservoir. Bayer n’a pas testé la compatibilité ou la performance des préparations des produits utilisés en mélange en réservoir, autres que celles spécifiquement indiquées dans la liste des marques de commerce. Toujours déterminer la compatibilité des produits utilisés dans les mélanges en réservoir en mélangeant préalablement de petites quantités proportionnelles. Bayer et la croix Bayer sont des marques déposées du Groupe Bayer. Utilisation sous licence. © 2021 Groupe Bayer. Tous droits réservés. 1037_S1_CA