Gestion de la brûlure de l’épi du blé

  • La décoloration prématurée de l’épi est le principal symptôme de la brûlure de l’épi.
  • Des conditions humides au moment de la floraison et des premiers stades de la maturation favorisent le développement de la maladie.
  • La gestion de la brûlure de l’épi du blé nécessite une approche intégrée qui comprend la sélection de semences, la rotation de cultures et des traitements fongicides.

Importance de la maladie

La brûlure de l’épi du blé, aussi appelée fusariose de l’épi, est une maladie du blé causée principalement causée parFusarium graminearum, un champignon pathogène. Cette maladie dévastatrice entraîne le blanchiment des épis, une perte de rendement et de qualité et un poids spécifique. En outre, les grains fusariés peuvent contenir du désoxynivalénol, une mycotoxine aussi connue sous les noms de DON et de vomitoxine qui peut causer des problèmes de santé graves chez les animaux domestiques et les humains1.

Symptômes

Les symptômes de la brûlure de l’épi du blé apparaissent peu après la floraison. Le champignon s’attaque principalement aux épis et aux grains et, dans certains cas, au pédoncule (c’est-à-dire la tige près de l’épi). Le blanchiment prématuré des épis est un symptôme spécifiquement associé à cette maladie. Le blanchiment survient généralement au milieu de l’épi, sur les premiers fleurons à s’épanouir, mais il peut survenir partout sur l’épi (figure 1).1 Les symptômes peuvent apparaître d’abord sur un ou plusieurs épillets pour ensuite progresser et s’étendre à tout l’épi. Les épis infectés sont facilement visibles dans un champ vert (figure 2). Si le pédoncule est infecté tôt, tout l’épi deviendra stérile. Les grains infectés qui sont blanchis et rabougris sont communément appelés « grains fusariés » ou « grains momifiés » (figure 3).2 Lorsque le temps est pluvieux ou humide, des masses de spores roses ou orangées (appelées sporodochies, sporodochia ou sporodoques) peuvent être visibles sur les épillets infectés. Plus tard en saison, des corpuscules noir bleuté peuvent également apparaître à la surface des épillets infectés; ce sont des périthèces ou structures sexuées du champignon (figure 4).3

Wheat heads showing various degrees of FHB bleaching

Figure 1. Épis de maïs montrant divers degrés de blanchiment dû à la brûlure de l’épi du blé. Photo de G. J. Holmes, du Strawberry Center, California Polytechnic State University à San Luis Obispo, Bugwood.org.

Bleached fusarium infected heads

Figure 2. Les épis blanchis infectés par le Fusarium sont facilement visibles dans un champ vert. Photo de Donald Groth, Louisiana State University AgCenter, Bugwood.org.

Wheat kernels

Figure 3. Comparaison entre des grains de blé momifiés, à gauche, et des grains de blé sains, à droite. Photo de Bob Johnston, Montana State University, Bugwood.org.

affected spikelets

Figure 4. Corpuscules noir bleuté sur les épillets infectés en fin de saison. Howard F. Schwartz, Colorado State University, Bugwood.org.

Facteurs de risque

F. graminearum passe l’hiver dans les résidus de plantes hôtes. Le temps humide au printemps favorise la production et la dissémination de spores. Le champignon peut infecter le blé du début de la floraison (Feekes 10.5) jusqu’au début du stade pâteux (Feekes 11.2)1. Les facteurs de risque sont les suivants:

  • Humidité excessive avant et pendant la floraison
  • Printemps doux et pluvieux
  • Irrigation
  • Culture d’une plante hôte l’année précédente
  • Aucun travail du sol ou travail du sol minimal
  • Variétés sensibles

Gestion de la maladie

La gestion de la brûlure de l’épi du blé nécessite une approche intégrée qui comprend la sélection de variétés tolérantes, l’utilisation de semences de grande qualité, une bonne gestion de l’irrigation et des traitements fongicides effectués au bon moment1.

Variété tolérantes

L’utilisation de semences de grande qualité et la sélection de variétés tolérantes à la brûlure de l’épi sont des mesures importantes pour atténuer le risque de maladie. La sélection de plusieurs variétés ayant des dates de floraison différentes peut également aider à réduire le risque d’infection.

Rotation de cultures

Les rotations comprenant des cultures non hôtes comme la luzerne aident à réduire l’inoculum au fil du temps1. Le maïs, le sorgho et le blé sont des cultures hôtes. Le maïs devrait être particulièrement évité étant donné qu’il est la principale espèce hôte de la maladie. Dans le maïs, le champignon est communément appelé par le nom qu’il porte pendant sa phase sexuée, soit Gibberella zeae, et il est responsable de la pourriture fusarienne du maïs. Bien que la culture du blé suivant une culture de maïs soit la préoccupation principale, la culture du blé suivant une culture de blé infectée devrait également être évitée.

Gestion de l’irrigation

Dans les cultures irriguées, il est recommandé de laisser le feuillage sécher complètement entre les séances d’irrigation pour aider à limiter la gravité de la maladie5.

Fongicide

Le moment idéal pour effectuer un traitement fongicide est lorsque la culture de blé est au stade 15 % floraison (Feekes 10.5.1 ou Zadoks 60). Toutefois, un traitement effectué un peu après ce stade peut aussi être avantageux si les conditions environnementales sont favorables au développement de la maladie. Une bonne couverture est essentielle pour assurer une répression maximale de la maladie. Les fongicides recommandés contre la brûlure de l’épi sont les triazoles1. Les fongicides contenant des strobilurines ne devraient pas être utilisés dans la lutte contre la brûlure de l’épi étant donné que ces substances peuvent provoquer une hausse de la teneur en DON dans le grain4. Comme toujours, lisez l’étiquette du produit pour connaître le mode d’emploi, y compris le délai d’attente et le moment idéal pour effectuer le traitement. Au Canada, les fongicides de Bayer qui sont homologués pour la répression de la brûlure de l’épi dans le blé sont Prosaro® XTR et Prosaro® PRO.

Wheat beginning to flower

Figure 5. Blé qui commence à fleurir — le moment idéal pour faire un traitement fongicide conte la brûlure de l’épi.