En Australie, les populations de mauvaises herbes résistantes aux herbicides font grimper les coûts d’environ 27 % par acre1. En effet, les frais pour gérer la résistance augmentent ainsi que les pertes de rendement. Aux États-Unis, les producteurs doivent payer jusqu’à 150 $/l’acre pour le désherbage manuel, là où aucune option de contrôle n’existe. Bien que le Canada ne soit pas encore aux prises avec ce type de situations de gestion problématiques, il arrive au troisième rang des pays infestés par les biotypes les plus résistants aux herbicides.


Le coût véritable de la résistance des mauvaises herbes aux herbicides

Alors que de nombreux producteurs prennent actuellement des mesures pour aider à contrôler la propagation des mauvaises herbes résistantes aux herbicides, plusieurs autres attendent que le problème ait une incidence directe sur leurs exploitations. Cette attente s’avère toutefois trop coûteuse. Une fois qu’une espèce de mauvaise herbe devient résistante, elle est là pour de bon et les options pour renverser la situation sont très limitées. Ce qu’il faut désormais savoir : ce qu’on peut faire pousser vs ce qu’on veut faire pousser. Dans un pays où les choix de culture sont limités, il pourrait s’agir d’un grave problème.

Les mauvaises herbes résistantes aux herbicides proviennent d’une utilisation excessive et répétée d’un seul principe actif. Selon weedscience.org, il existe actuellement 380 biotypes résistants aux herbicides dans le monde. Le Canada en compte 58 – dont 20 en Alberta, 20 au Manitoba et 17 en Saskatchewan. On retrouve des mauvaises herbes résistantes dans les cultures céréalières, le maïs, le soya et les légumineuses.

Au point où nous en sommes, les plants résistants aux herbicides ne disparaîtront pas, mais il est possible de ralentir leur croissance. Voici les meilleures pratiques de gestion pour y parvenir :

  • Utilisez des groupes d’herbicides mélangés en réservoir. Vous devez d’abord lire les étiquettes et connaître vos groupes. Bien qu’un même produit puisse porter différents noms, tous les herbicides en réservoir présentent la même composition chimique.
  • Rédigez des documents de gestion pour assurer une rotation efficace de vos cultures. Cela permet non seulement de changer les profils des mauvaises herbes, mais aussi d’utiliser des herbicides de groupes différents.
  • En début de saison, assurez-vous que vos champs sont dégagés afin que les cultures puissent faire concurrence aux mauvaises herbes. Vous pouvez opter pour un tallage sélectif ou avoir recours au brûlage pour éliminer les mauvaises déjà présentes dans le champ.
  • Il est important d’appliquer les herbicides correctement. Assurez-vous de toujours respecter les taux indiqués sur l’étiquette et de suivre les recommandations.
  • Au besoin, éliminez manuellement les mauvaises herbes qui ont échappé au traitement. L’objectif est d’empêcher ces mauvaises herbes de se multiplier au cours des saisons suivantes.
  • Nettoyez toujours soigneusement votre équipement pour éviter la contamination d’un champ à l’autre.
  • Ensemencez de façon à encourager la concurrence. Variez les dates d’ensemencement et diminuez l’espacement entre les rangées pour permettre aux cultures de concurrencer davantage les mauvaises herbes.
  • Veillez à bien prévoir la période de fertilité afin de favoriser les cultures et non les mauvaises herbes.

Les mauvaises herbes résistantes aux herbicides privent vos cultures de leur potentiel de rendement, contribuent aux maladies et rendent la récolte plus difficile. Assurez-vous de protéger votre exploitation agricole avec différents systèmes, outils et produits et de diversifier vos compétences. Vous pouvez jouer un rôle déterminant dans la lutte contre la résistance aux herbicides au Canada.

Pour obtenir plus d’information sur la mise en place d’un programme de gestion efficace de la résistance sur votre ferme, visitez le MixItUp.ca/fr