Introduction

Il est important que les producteurs qui prévoient de semer du blé ou de l’orge au printemps comprennent les différentes possibilités de traitements herbicides ainsi que les stratégies de lutte contre les graminées annuelles. Il est également important qu’ils sachent identifier les différentes espèces de mauvaises herbes qui peuvent nuire aux rendements. Même si les cultures, et particulièrement les variétés de blé de printemps d’une hauteur standard, concurrencent bien les graminées annuelles, plusieurs espèces de mauvaises herbes peuvent quand même persister et causer des pertes de rendement dans les céréales de printemps. Voici les espèces les plus problématiques dans le blé de printemps et l’orge de printemps :

1. Folle avoine
2. Sétaire verte et sétaire glauque
3. Équinochloa pied-de-coq
4. Ivraie de Perse

Traitements herbicides

Désherbage des graminées annuelles en postlevée

Cette méthode de lutte est la plus utilisée. L’application d’un herbicide de postlevée doit généralement être effectuée peu de temps après la levée, du stade d’une feuille à six feuilles et trois talles, selon l’herbicide utilisé. Un traitement effectué tardivement permet de supprimer les mauvaises herbes qui prennent plus de temps à lever; par contre, les mauvaises herbes qui ont germé tôt sont alors à un stade plus avancé et sont donc plus difficiles à maîtriser. Une culture vigoureuse et dense parvient à bien concurrencer les mauvaises herbes pendant les premiers stades de croissance.

Un autre fait important à considérer est le fait que certains herbicides contre les mauvaises herbes à feuilles larges peuvent réduire l’efficacité des herbicides contre les graminées lorsque ces deux types d’herbicides sont mélangés en réservoir. Si l’on sait que l’herbicide que l’on veut utiliser contre les mauvaises herbes à feuilles larges peut avoir cet effet antagoniste, il est généralement préférable d’effectuer le traitement contre les graminées en premier, puis d’effectuer ultérieurement un autre traitement contre les mauvaises herbes à feuilles larges. Le nombre d’herbicides homologués contre les mauvaises herbes à feuilles larges dans le blé de printemps et l’orge printemps est beaucoup plus élevé que le nombre d’herbicides homologués contre les graminées annuelles. Il est donc crucial d’élaborer un plan de désherbage à qui maîtrisera le plus efficacement possible les espèces de mauvaises herbes présentes dans chaque champ tôt pendant le processus de planification. En outre, les herbicides contre les mauvaises herbes à feuilles larges doivent également être appliqués à des stades de croissances précis et il est important d’appliquer chaque herbicide au moment recommandé.

Plusieurs facteurs doivent être pris en considération dans le choix du traitement herbicide, y compris les suivants :

1. Espèces de mauvaises herbes à maîtriser
2. Sécurité pour la culture
3. Stade de croissance recommandé pour effectuer le traitement
4. Mélanges en réservoir approuvés
5. Restrictions concernant la culture subséquente
6. Mode d’application (pulvérisation terrestre ou aérienne)

Emploi de plusieurs modes d’action ou de plusieurs matières actives

Dans bien des cas, le mélange en réservoir de plusieurs produits ayant des modes d’action différents ou des matières actives différentes permet de mieux maîtriser les mauvaises herbes tenaces. Cette stratégie permet également de réduire le risque de développement de populations de mauvaises herbes résistantes aux herbicides.

L’herbicide Cirray^MC de Bayer^MD est un puissant outil dans la lutte contre la folle avoine tenace. Il contient deux herbicides du groupe 1 pour mieux maîtriser la folle avoine, l’équinochloa pied-de-coq, la sétaire verte, la sétaire glauque et l’ivraie de Perse dans le blé de printemps et l’orge de printemps. Il peut être mélangé en réservoir avec plusieurs herbicides contre les mauvaises herbes à feuilles larges et sa période d’application est particulièrement longue. Bayer^MD est la première société à introduire, sur le marché canadien, un produit contenant du fénoxaprop, un herbicide du groupe 1, et du pinoxaden, un autre herbicide du groupe 1 ayant une matière active différente, pour les cultures de blé et d’orge semées au printemps¹.

Méthodes culturales de lutte

Les méthodes culturales de lutte contre les mauvaises herbes ne devraient pas être le seul moyen de lutte dans un plan de désherbage. Elles devraient plutôt être considérées comme étant des mesures de prévention de problèmes de mauvaises herbes ou d’atténuation de la pression des mauvaises herbes avant le semis. Les méthodes culturales de lutte contre les mauvaises herbes comprennent les pratiques suivantes :

1. Utiliser un semoir qui perturbe peu le sol afin de minimiser la germination des graines de mauvaises herbes.
2. Semer les champs les plus vulnérables aux infestations de folle avoine en dernier puisqu’un semis tardif peut aider à réduire la pression des mauvaises herbes à long terme.
3. Retarder l’ensemencement des champs vulnérables aux infestations de folle avoine afin de maximiser l’efficacité du traitement herbicide de postlevée en optimisant le moment du traitement.
4. Inclure des cultures qui nécessitent l’utilisation d’herbicides ayant différents modes d’action dans le cycle de rotations des cultures.
5. Utiliser un taux de semis jusqu’à 25 % plus élevé pour obtenir une culture vigoureuse et saine qui concurrencera efficacement les mauvaises herbes².
6. Utiliser des semences exemptes de graines de mauvaises herbes.

Identification des jeunes pousses de graminées annuelles

Pour lutter contre les graminées annuelles, il est nécessaire d’identifier correctement les espèces de mauvaises alors qu’elles sont encore toutes jeunes, ce qui peut s’avérer difficile. Une loupe ayant grossissement de 10X est utile pour reconnaître certaines caractéristiques morphologiques subtiles propres à chaque espèce. Comme les traitements herbicides sont souvent plus efficaces s’ils sont effectués au stade de croissance d’une à trois feuilles, il est extrêmement important d’identifier correctement les mauvaises herbes très tôt. Pour y parvenir, on doit être en mesure de reconnaître les caractéristiques distinctives des espèces de mauvaises herbes qui peuvent nuire au blé de printemps et à l’orge de printemps.

Folle avoine (Avena fatua L.)

Les plantules de folle avoine possèdent des ligules membraneuses et n’ont pas d’oreillettes. Les limbes et les gaines sont glabres ou peu poilus. Les limbes sont étroits, érigés, bleuâtres et spiralés dans le sens contraire des aiguilles d’une montre.

Échinochloa pied-de-coq (Echinochloa crus-galli)

Les plantules n’ont ni poils ni oreillettes. À partir de la troisième feuille, les ligules et les gaines sont aplaties et sont souvent rouges ou marron à leur base.

Sétaire verte (Seteria viridis)

Les plantules ont des ligules poilues et des limbes glabres ou peu poilus. La marge des gaines est poilue.

Sétaire glauque (Setaria pumila)

Les plantules de sétaire glauque ont des ligules ciliées (poilues). À partir de la troisième feuille, les limbes ont de grands poils à la base de leur face supérieure. La gaine est aplatie, glabre et souvent rougeâtre à sa base.

De nombreux guides d’identification des mauvaises herbes sont offerts par les fournisseurs provinciaux de publications agricoles. L’un de ces guides est le Weed Seedling Guide 2nd Edition (en anglais seulement).

Les agronomes sont également une excellente ressource pour toute question liée à l’identification des mauvaises herbes.

Conclusion

Toujours suivre les directives indiquées sur les étiquettes d’herbicides lorsqu’on s’apprête à effectuer un traitement. Les fournisseurs de pesticides peuvent guider les producteurs à choisir des produits éprouvés dans leur région. Ils peuvent également les aider à déterminer le meilleur moment pour effectuer un traitement afin de maximiser l’efficacité du traitement tout en minimisant le risque de dommages à la culture. Il est important de créer un plan de désherbage avant le début de la saison afin de prendre des décisions de traitement rapidement après la levée de la culture pour ne pas laisser les mauvaises herbes devenir trop grandes et être en mesure de suivre les directives de l’étiquette.