Quelles sont les principales causes d’une mauvaise levée ou d’une levée tardive?

Une mauvaise levée peut survenir si le semis est fait dans un lit de semence sec ou trempé alors que les températures du sol sont inférieures à 10°C. D’autres causes peuvent inclure le croûtage du sol avant la levée, des dommages causés par les herbicides, des dommages causés par des insectes ou une infection tellurique. Une levée tardive est souvent due à un lit de semence trop froid, températures inférieures à 10°C, et des conditions sèches telles que la semence ne puisse imbiber assez d’eau pour germer.

Quel est l’impact de la condition du sol avant et après le semis du maïs?

Une terre creuse ou avec des résidus inégaux peut empêcher un bon contact entre la semence et le sol. La température et la teneur en humidité de celle-ci peuvent être variables dans la zone des semences.1 L’humidité du sol peut ne pas être uniforme dans la partie supérieure du profil du sol; la profondeur de semis est donc essentielle pour assurer que toutes les semences baignent dans suffisamment d’humidité pour germer et jouir d’une croissance hâtive.

Est-ce que le type de travail du sol peut influencer un champ de maïs?

Le but du travail du sol est de préparer le lit de semence en diminuant mécaniquement les mauvaises herbes et en décompactant le sol, ce qui contribue à aérer le sol et y incorporer de l’humidité. Le travail du sol aide également à diminuer les résidus de culture en surface en les mélangeant dans le profil du sol. Les opérations de travail du sol ont évolué avec le temps pour répondre aux besoins spécifiques de production de la culture et du producteur.

Pour le Semis direct, aucun équipement de travail du sol n’est utilisé pour préparer le lit de semence. Les semoirs pour le semis direct sont équipés de tasse-résidus pour enlever les résidus de la zone de semis. Les lits de semence en semis direct sont habituellement plus froids et leur teneur en humidité est plus élevée que les lits de semence travaillés surtout lorsqu’il y a beaucoup de résidus de la culture précédente.

Le travail minimal du sol laisse 30 à 70 % de la surface du sol recouvert de résidus de cultures. Le travail du sol en bande est une forme de travail minimal du sol, en ce sens que seulement une bande de 18 centimètres de large est travaillée, alors qu’un engrais est placé 12 à 20 centimètres sous la ligne de semis, où la semence sera placée. Au semis, la semence est placée dans la bande travaillée. Le travail du sol en bande peut être avantageux lorsque les sols sont couverts d’une épaisse couche de résidus; ceux-ci peuvent rester frais et être trempés longtemps et retarder le semis. Lorsque le travail du sol en bande est effectué à l’automne, le sol des bandes travaillées est souvent plus sec et plus chaud au printemps, ce qui peut contribuer à une levée plus rapide. 2

Le travail conventionnel du sol tente d’incorporer la plupart des résidus, laissant moins que 30 % de la surface du sol couvert de résidus au semis. Les sols se réchauffent plus rapidement quand les résidus de culture sont incorporés, ce qui peut être positif en situation d’urgence, surtout pour les premiers champs semés. 3 De plus, ça permet la destruction de résidus de culture, pouvant héberger des phytopathogènes.

Un sol excessivement humide au semis peut-il favoriser la compaction?

Oui. La compaction est causée par la circulation excessive de l’équipement lorsque les conditions sont trempées. L’eau peut agir comme un lubrifiant entre les particules du sol, les forçant à s’entasser fortement. Le système racinaire se développe mal dans un sol compacté, ce qui entraîne une mauvaise absorption des nutriments et une mauvaise disponibilité de l’eau. Pour diminuer la compaction, le taux d’humidité du sol en surface devrait être inférieur à la capacité hydrique du champ au semis. Le lissage des parois peut survenir lorsque des sols trempés empêchent la terre de retomber dans le sillon de la semence quand le coutre tranche le sol. C’est surtout problématique dans les sols très argileux. Le lissage des parois empêche le système racinaire de pénétrer à travers la paroi compactée de la ligne de semis (Figure 1), restreignant l’absorption des nutriments et de l’eau. Conséquemment, la plante peut être plus sensible à la sécheresse, être non productive ou peut mourir.

Croissance limitée des racines due au lissage des parois

Figure 1. Croissance limitée des racines due au lissage des parois.

Quels sont les problèmes possibles associés avec le semis du maïs lorsque les températures du sol sont inférieures à 10°C et le demeurent pour une période prolongée?

Lorsqu’une semence de maïs est placée dans la zone de semis, elle commence presque immédiatement à s’imbiber d’eau et absorbera jusqu’à 30 % de son poids pour commencer le processus de germination. Dans certaines situations, si l’eau est extrêmement froide et absorbée par la semence, le grain ou l’embryon en développement peuvent mourir. C’est le choc thermique. Les semences ayant subi un choc thermique seront enflées, mais tout de même très dures et dans certains cas, le coléoptile sera émergé. Si la semence est tuée par un pathogène fongique, il sera habituellement mou et facile à écraser. L’autre type de dommage pouvant survenir lorsque les températures sont froides, c’est la lésion par imbibition d’eau froide (Figure 2). Celle-ci survient après la germination de la semence et la sortie du mésocotyle. La température froide peut tuer les cellules sur un côté du mésocotyle, mais pas du côté opposé. Les cellules du mésocotyle s’allongent rapidement et les cellules du côté opposé du dommage continuent à croître, ce qui donne une forme de tire-bouchon au mésocotyle. 4 Il est conseillé de semer le maïs lorsqu’il est prévu que la température sera de 10°C au semis et restera au-dessus pendant 48 heures après le semis. D’autres facteurs, comme la rémanence des herbicides ou le croûtage du sol peuvent causer ce type de dommage.

Plantule de maïs endommagé par l’imbibition d’eau froide

Figure 2. Plantule de maïs endommagé par l’imbibition d’eau froide.

Que sont les engrais de démarrage et comment peuvent-ils être utiles ou dangereux pour l’établissement des cultures?

Les engrais de démarrage sont de petites quantités de nutriments importants comme l’azote et le phosphore placés à proximité des plantules. Les engrais de démarrage peuvent aider à répondre aux besoins des plantules en nutriments quand le système racinaire est petit. Ils contribuent à l’établissement d’un champ uniforme, surtout lorsque les sols ont été frais, bas en phosphore, sont sableux, avec une teneur peu levée en matière organique ou avec un pH élevé. Le placement recommandé pour un engrais de démarrage est une bande de démarrage de 5 centimètres par 5 centimètres (2 pouces x 2 pouces), sous ou à côté du grain, au semis. Ce placement diminue le dommage sur les plantules (brûlure par l’engrais), surtout si les conditions sont sèches, dans les sols sableux ou légers (Figure 3). Les engrais de démarrage sont plus avantageux lorsque le maïs est semé dans des sols trempés froids. Ceux-ci diminuent le taux de développement des racines, la mobilité des nutriments et la minéralisation (dégradation des nutriments en formes assimilables par la plante).5 Les engrais de démarrage peuvent aider à améliorer la croissance précoce du maïs, mais n’augmentent pas toujours le potentiel de rendement.

Brûlure d’engrais sur une plantule de maïs

Figure 3. Brûlure d’engrais sur une plantule de maïs

J’ai semé après avoir appliqué de l’ammoniac anhydre au printemps. Est-ce ça peut stresser le maïs qui émerge?

Ça dépend. Un semis trop hâtif après l’application d’ammoniac anhydre pourrait brûler les racines. Il est habituellement recommandé d’attendre environ sept à dix jours pour semer après une application d’ammoniac anhydre. 6 Il n’y a pas de période d’attente fixe réelle, car des dommages sur des plantules d’un semis de printemps ont déjà été observés alors que l’ammoniac anhydre avait été appliqué à l’automne. Les applications anhydres devraient être effectuées en bandes latérales pour éviter de placer une semence de maïs directement dans un sillon d’ammoniac anhydre.

Les conditions de semis peuvent-elles affecter le taux de semis?

Oui. Le taux de semis devrait être ajusté selon les conditions de semis. Un taux de semis plus élevé pourrait être requis pour le maïs semé tôt pour produire la même population finale de plants que le, mais semé dans les conditions idéales. Pour un semis précoce ou dans un sol froid, un taux de semis 10 % plus élevé que le taux de semis final désiré est suggéré. Lorsque les sols sont plus chauds, un ajustement de 5 % est suffisant. En Ontario, le maïs est habituellement cultivé à des taux de semis de 69200 à 88900 plants à l’hectare (28000 à 36 000 plants à l’acre).2

De quelle façon la profondeur et la vitesse de semis peuvent –elles affecter l’établissement d’un champ de maïs?

Pour assurer une émergence uniforme, les semences devraient être semées à une profondeur constante, dans assez d’humidité et avec un bon contact entre la semence et le sol. Les semoirs usés ou mal ajustés peuvent avoir un impact négatif sur la profondeur de la semence et le contact entre la semence et le sol. Il est essentiel que la semence soit placée à une profondeur uniforme par le semoir et qu’elle soit recouverte d’une couche de terre ferme et meuble et sans grandes poches d’air pour assurer que la semence est placée à une profondeur constante de 4,45 à 6,3 centimètres. Lorsque comparé avec des plantes avec une levée hâtive uniforme, une plante sur six (16,7 %) avec un retard d’émergence de deux feuilles diminue les rendements de 4 % et une plante sur six avec un retard d’émergence de quatre feuilles a diminué les rendements de 8 %.7 Si la profondeur est inférieure à 2,5 centimètres, le système racinaire nodale peut se développer trop près de la surface du sol, ce qui peut entraîner le syndrome du maïs sans racines. Il y a plus de risques que les oiseaux et autres animaux mangent les semences semées en surface. La profondeur et l’espacement du semis doivent être bien contrôlés pendant le semis pour assurer un bon placement. L’uniformité et la précision de l’espacement peuvent être améliorées en ajustant la vitesse du semoir. Si la vitesse est supérieure à 11 kilomètres à l’heure, il pourrait être nécessaire de munir le semoir de l’équipement de semis haute-vitesse pour conserver le potentiel de rendement. 8

Quelles mesures doivent être prises pour supprimer les mauvaises herbes?

Un contrôle des mauvaises herbes réussi est essentiel à une production de maïs économique. Les mauvaises herbes compétitionnent pour l’humidité, les nutriments et la lumière pendant la saison de croissance et interfèrent avec l’établissement du maïs et avec la récolte, ce qui peut éventuellement diminuer le potentiel de rendement. De bonnes pratiques de lutte contre les mauvaises herbes sont requises à tous les stades de la production du maïs. Les mauvaises herbes devraient être supprimées avant le semis par des opérations de travail du sol en présemis et des herbicides de brûlage et résiduaires ou une combinaison de stratégies pour favoriser l’établissement de la culture dans des conditions sans mauvaises herbes. Par contre, l’efficacité du travail du sol ou des herbicides pour contrôler les mauvaises herbes avant le semis peut diminuer avec la grosseur de celles-ci. Les risques de problèmes associés avec l’établissement de la culture et la perte de rendement augmentent si celle-ci émerge dans une infestation sévère de grosses mauvaises herbes. Des mauvaises herbes aussi petites que cinq centimètres peuvent diminuer le potentiel de rendement du maïs si de fortes densités sont présentes en début de saison. 9 Le dépistage est très important pour déterminer les espèces et la densité des mauvaises herbes avant de préparer toute stratégie de contrôle. Consultez votre agronome pour connaître les recommandations d’herbicides pour supprimer les espèces de mauvaises herbes dans vos champs.

Quelles mesures devraient être prises pour garder les infestations d’insectes ravageurs sous contrôle?

Les insectes telluriques comme le ver fil-de-fer, la mouche des semis (Figure 4), le ver blanc et le colaspis du raisin peuvent s’alimenter sur les grains de semence et détruire la semence en germination. L’utilisation d’un traitement insecticide sur la semence peut être justifiée si le producteur est situé dans un environnement à risques élevés. La semence traitée avec un fongicide offre une protection contre les maladies des plantules, dont Fusarium, Rhizoctonia et Pythium. Dans certaines provinces, il est obligatoire d’obtenir une autorisation pour utiliser certains traitements insecticides pour les semences. Le producteur doit se conformer et respecter les lois et règlements de sa province. Il doit s’informer des lois locales avant d’acheter de la semence traitée. Consultez votre agronome pour des conseils.

Dommages causés par la mouche des semis sur un grain de maïs

Figure 4. Dommages causés par la mouche des semis sur un grain de maïs.