La maladie des stries bactériennes a été documentée pour la première fois aux États-Unis en 2016, mais elle avait été signalée plus tôt au Nebraska en 2014. Récemment, la maladie a été signalée en Ontario, au Colorado, en Illinois, au Kansas, au Minnesota, au Nebraska, en Oklahoma, au Dakota du Sud et au Texas. La maladie des stries bactériennes est causée par la bactérie Xanthomonas vasicola, laquelle peut infecter le maïs grain, le maïs à éclater et le maïs sucré. Il n’existe actuellement aucun traitement pour prévenir la propagation de la maladie une fois qu’elle est détectée dans un champ. Toutefois, aucune étude jusqu’à maintenant n’a démontré que cette maladie entraînait des pertes de rendement ou de qualité.

Epidémiologie1,4

À l’heure actuelle, les scientifiques croient que la bactérie hiverne dans des résidus de culture infectés. Des infections secondaires surviennent lorsque des exsudats bactériens de plants infectés sont transmis à des plants sains par le vent ou par les éclaboussures de pluie ou d’eau d’irrigation. L’irrigation par aspersion lorsqu’il fait plus de 90 °F est associée à une incidence plus élevée de la maladie. La bactérie pénètre dans les feuilles par les stomates où elle cause des lésions allongées. Il semble que l’infection soit limitée aux zones comprises entre les nervures principales des feuilles et que la bactérie n’infecte pas les tissus vasculaires. Comme la maladie n’est pas systémique, elle ne cause pas le flétrissement du plant comme le font les agents pathogènes responsables du flétrissement bactérien de Goss et de la flétrissure de Stewart. Même dans les cas où les lésions couvraient près de 40 % de la surface des feuilles, aucune perte de rendement n’a été documentée. Certaines espèces de mauvaises herbes et de graminées cultivées ont été identifiées comme étant des plantes hôtes, y compris le riz, l’avoine, la fléole des prés, le sorgho commun, le sorgho d’Alep, la sétaire verte, le souchet comestible et le brome des toits.

Symptômes

Les symptômes peuvent apparaître à tous les stades de croissance du maïs, mais ils sont généralement observés d’abord dans les feuilles du bas, avant de s’étendre au milieu et au haut de la plante après la floraison. Les symptômes consistent initialement à des lésions translucides et aqueuses entre les nervures (figure 1). Avec le temps, les lésions s’allongent et deviennent des stries jaunâtres ou nécrotiques qui peuvent se fusionner pour former de grandes zones de tissus symptomatiques (figure 2). Les exsudats bactériens à la surface des feuilles peuvent prendre l’apparence de gouttelettes jaunes séchées. À mesure que les tissus meurent, les lésions fusionnent et forment de grandes zones nécrotiques.

Lésions de la maladie des stries bactériennes au début de l’infection
Figure 1. Lésions de la maladie des stries bactériennes au début de l’infection. Photo fournie Emmanuel Byamukama, South Dakota State University.
Lésions de la maladie des stries bactériennes à un stade plus avancé de la maladie
Figure 2. Lésions de la maladie des stries bactériennes à un stade plus avancé de la maladie. Photo fournie Emmanuel Byamukama, de la South Dakota State University.

Maladies qui présentent des symptômes similaires

Tache grise (aussi appelée cercosporiose)

Les lésions de la tache grise ressemblent à celles de la maladie des stries bactériennes du maïs; toutefois, les bordures des lésions de la tache grise sont plus droites et nettement définies alors que celles de la maladie des stries bactériennes sont plus sinueuses (figure 3).

À gauche, la maladie des stries bactériennes présente des lésions à bordures plus sinueuses que la tache grise
lésions à bordures plus droites

Figure 3. À gauche, la maladie des stries bactériennes présente des lésions à bordures plus sinueuses que la tache grise, qui présente des lésions à bordures plus droites. Photos fournies par Emmanuel Byamukama, de la South Dakota State University.

Lorsqu’elles sont rétroéclairées, les lésions de la tache grise sont opaques avec des bordures jaunes alors que celles de la maladie des stries bactériennes sont translucides (figure 4).

Lésions translucides de la maladie des stries bactériennes lorsqu’elles sont rétroéclairées
Figure 4. Lésions translucides de la maladie des stries bactériennes lorsqu’elles sont rétroéclairées. Photo fournie Emmanuel Byamukama, South Dakota State University.

Rouille commune

La rouille commune peut être confondue avec la maladie des stries bactériennes; toutefois, les lésions de la rouille commune sont surélevées et forment des pustules (figure 5). Lorsqu’elles sont rétroéclairées, ces lésions prennent l’apparence de cercles foncés.

 Lésions de rouille commune : les pustules prennent l’apparence de taches à l’intérieur de la lésion
Figure 5. Lésions de rouille commune : les pustules prennent l’apparence de taches à l’intérieur de la lésion.

Maladie des striures des feuilles à diplodia

La maladie des striures des feuilles à diplodia se manifeste d’abord par des lésions linéaires aqueuses qui deviennent brun clair avec un halo jaune vif (figure 6). Plus tard, les lésions prennent une forme ovale et elles ressemblent moins à celles de la maladie des stries bactériennes. De plus, des petits points noirs (pycnides) peuvent apparaître au centre des lésions plus vieilles.

 Lésions de la maladie des striures des feuilles à diplodia au début de l’infection
Figure 6. Lésions de la maladie des striures des feuilles à diplodia au début de l’infection. Photo fournie Kiersten Wise, University of Kentucky

Helminthosporiose du Sud du maïs

L’helminthosporiose du Sud du maïs peut se manifester par des lésions brun clair, sinueuses et entourées d’un halo jaune dans le bas des plants de maïs qui ressemblent à celles de la maladie des stries bactériennes (figure 7). Les lésions d’helminthosporiose du Sud du maïs mesurent généralement de 1/8 à 1 po de long, mais leur longueur peut varier en fonction de la génétique du maïs.

 Lésions d’helminthosporiose du Sud du maïs
Figure 7. Lésions d’helminthosporiose du Sud du maïs.

Gestion1

  • Pratiquer des rotations avec des cultures non hôtes comme le soya, la luzerne et le blé.
  • Maîtriser les mauvaises herbes et le maïs spontané puisque la bactérie peut survivre dans les mauvaises herbes graminées hôtes et le maïs spontané d’une année à l’autre.
  • Effectuer un travail du sol à l’automne pour favoriser la décomposition des résidus de culture afin de minimiser l’inoculum; cependant, la décision de travailler le sol doit tenir compte du risque d’érosion du sol.

Comme cette maladie est causée par une bactérie, les traitements fongicides sont inefficaces contre elle.